Renault : le losange qui a marqué l'Hexagone (VIDEO)

Auteur(s)
Pierre Plottu
Publié le 10 avril 2015 - 18:37
Mis à jour le 16 avril 2015 - 11:52
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Une 4CV.
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©Andrew Bone/Wikimedia Commons
La 4CV de Renault, un des modèles les plus connus de la marque.
©Andrew Bone/Wikimedia Commons
En plus d’un siècle d’histoire, Renault a marqué des générations de Français. De la première Voiturette à la dernière Clio en passant par la mythique 4L, le constructeur automobile collectionne les modèles phares. Une marque qui doit beaucoup à son fondateur Louis Renault, mais pas seulement.

Dauphine, 4CV, 4L, R5, et plus récemment Clio ou Laguna: certaines ne sont plus toutes jeunes, mais tout le monde les connaît. Modèles stars du constructeur automobile Renault, elles font partie du paysage sur les routes de l’Hexagone et ont fait l'histoire de la marque au losange, aujourd'hui plus que centenaire. Une histoire qui colle à celle de la France.

L'aventure Renault commence il y a plus d’un siècle, en 1898. Le soir du réveillon, Louis Renault, un jeune passionné de mécanique et de moteurs, fait un pari qui semble intenable: remonter la rue Lepic, dans le quartier parisien de Montmartre –une pente à 13%–, à bord de sa "Voiturette".

Grâce à un système de son invention, la prise directe (la première boîte de vitesse) dont est équipé son engin, Louis Renault gagne le défi sans peine. L’histoire dit que c’est suite à cette démonstration qu’il va enregistrer ses premières commandes (12 Voiturettes) qui vont lui permettre de se lancer. Le jeune homme a tout juste 20 ans.

D'une guerre à l'autre

Quatre ans plus tard, ses ateliers des bords de Seine à Boulogne font déjà 7.500m² et les modèles de la marque, qui a entre-temps développé la première conduite intérieure du marché et déposé le brevet du premier turbo, se vendent bien malgré un prix public de 3.000 francs-or (10 ans du salaire moyen de l'époque). Notamment parce que Louis Renault et son frère Marcel enchaînent les victoires en rallye à bord de leurs véhicules.

Tout roule alors pour Louis Renault, qui se diversifie progressivement dans les domaines de l’aviation (ses moteurs battent records sur records dans les airs) mais aussi les camionnettes, les autobus et les taxis. Ainsi, en 1907, à Paris et à Londres, la légende veut qu’un "tacot" sur deux soit un produit de la marque.

Puis la Première guerre mondiale éclate et les usines Renault tournent à plein régime pour satisfaire la demande en matériel des armées. A tel point qu’à la fin du conflit, Louis Renault est le premier industriel privé de France.

Durant l’entre-deux guerres, la marque prospère. Elle développe et diversifie son outil de production. C’est ainsi de cette époque que date la fameuse usine de Billancourt, construite sur l’Île Seguin tout près des premiers ateliers Renault. Renault multiplie également ses réseaux de distribution, en France comme à l’étranger.

C’est alors qu’éclate la grande crise de 1929, à laquelle viennent s’ajouter un climat social tendu en France et une concurrence féroce avec les constructeurs automobiles américains. Puis c'est la Seconde guerre mondiale et l’occupation de la France. A la libération, accusé de faits de collaboration, Louis Renault est emprisonné. Il meurt un mois plus tard, sans avoir pu se défendre, et le gouvernement provisoire du général de Gaulle nationalise son entreprise.

Succès populaire

En 1946, la Régie nationale des usines Renault, son nouveau nom, sort la 4CV. Petit véhicule d’entrée de gamme, celle-ci se veut une "voiture pour tous": robuste, sobre et pas chère. Et ça marche. En 14 ans de commercialisation, plus d’un million d’exemplaires de ce petit modèle aux formes arrondies seront écoulés.

Le succès se confirme ensuite avec la Dauphine (1956), puis la fameuse 4L (1961), deux belles réussites populaires. A cette époque, malgré une tentative totalement manquée de conquête du marché américain, Renault poursuit son développement et affirme son rôle d’industrie de premier plan dans l’Hexagone. D'autant que l'entreprise compte plusieurs centaines de milliers de salariés.

Durant les années 1970/1980, la marque renouvelle complètement sa gamme. Ainsi, la petite Renault-5, la haut de gamme Renault-16 (qui a inauguré les vitres électriques et la boîte de vitesse automatique), l’innovante Renault-25 (équipée des prémices de commandes vocales et d'un autoradio avec commandes au volant), ou encore l’Espace (l’un des tous premiers monospaces), assurent sa position de leader.

En parallèle, Renault fait son entrée en Formule-1 en 1977, et remporte vite quelques succès grâce à ses turbocompresseurs. Mais, traversant une période d’instabilité financière, la marque doit se retirer de la compétition en 1985, pour se cantonner à un rôle de motoriste. De retour en 2002, sous le nom Renault F1 Team, elle remporte deux titres mondiaux des constructeurs, avant que son écurie ne soit rachetée et disparaisse en 2012.

Entre-temps, les bouleversements mondiaux du marché automobile ont poussé les grands constructeurs à se regrouper pour être plus forts. La marque au losange est ainsi privatisée en 1996, afin de permettre son rapprochement avec son homologue nippon Nissan, qui sera acté trois ans plus tard.

Devenu un acteur majeur du quatrième groupe automobile mondial, Renault poursuit sa stratégie de développement par absorption en rachetant le Sud-Coréen Samsung Motors, puis le Roumain Dacia.

En 2004, la Logan est mise sur le marché avec comme objectif la conquête des pays émergents. Un modèle, couplé à la poursuite de l'innovation, qui semble payer: après avoir battu son record de ventes en 2013, le groupe a annoncé en février dernier une nouvelle hausse de ses ventes sur l'année 2014. Au total, avec près de 8,5 millions (dont plus de 2,7 pour Renault) de véhicules écoulés aux quatre coins du globe, la marque peut ainsi claironner que "un véhicule sur dix vendu dans le monde sort des usines Renault, Nissan ou Avtovaz", ses trois constructeurs. Un joli coup pour les arrières (arrières, arrières) petites filles de la "Voiturette" de Louis Renault.

(Ci-dessous, quelques-uns des modèles emblématiques de Renault en vidéo):

 

 

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