Formation professionnelle en France : 3 questions pour mieux comprendre la situation
Créé en 1998, F2I Formation accompagne entreprises et salariés dans leur projet de formation continue. Mme Chantal Berdaa, présidente-fondatrice, a bien voulu répondre à 3 questions pour mieux comprendre l’impact de cette crise sur la formation professionnelle en France.
Comment la formation continue a-t-elle résisté à la crise ?
Le secteur de la formation professionnelle a été lourdement impacté par cette crise du coronavirus. Une grande partie de l’offre de formations se déroulait en présentiel soit en Institut de formation soit au sein même de l’entreprise. Nous avons dû nous adapter, en proposant des cours en visio-conférence. Cela a également permis de répondre aux attentes des salariés, soucieux de bénéficier des mesures prises à ce sujet par l’Etat (FNE Formation). Tous les salariés étaient éligibles à ces aides, et avec le recours massif au chômage partiel, les salariés avaient envie de se former pour gagner en compétences.
Quels ont été les impacts du déconfinement sur ce secteur d’activité ?
Malheureusement, la formation continue ne fait plus partie des priorités pour l’entreprise. Chaque société veut pouvoir relancer son activité au plus vite, s’adapter aux nouvelles contraintes nées de la crise ou se lancer dans des actions de promotion des ventes. De leur côté, les salariés sont appelés, dans bien des cas, à travailler plus pour relancer l’économie, et ils ont donc moins de temps pour se former. Au sein des entreprises, les budgets alloués aux formations ont fortement soufferts de la période. Et lorsqu’il existe des besoins de formation, la demande se fait quasi-exclusivement sur du distanciel.
Et l’avenir de la formation continue, vous le voyez comment ?
Il ne faut pas être trop pessimiste ni tomber dans un optimisme béat. La crise économique entraine non seulement une hausse du chômage mais aussi un renoncement aux projets d’embauche. Bien souvent, la formation professionnelle accompagne les nouveaux collaborateurs, notamment pour optimiser leur parcours d’intégration. Ce ne sera pas le cas cette année, et la rentrée de septembre ne s’annonce pas sous les meilleurs auspices. En revanche, à moyen terme, l’économie rebondira, et alors les besoins en formation continue se multiplieront. A quelle échéance ? Là est toute la question.
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