Prise d'otages à Dammartin : les employés d'Aldi forcés de rattraper les heures perdues

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MM
Publié le 20 janvier 2015 - 14:37
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Des gendarmes assurent la fluidité de la circulation autour de Dammartin-en-Goële.
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©Eric Gaillard/Reuters
Dammartin-en-Goële a vécu en état de siège quelques heures venrdredi 9 janvier.
©Eric Gaillard/Reuters
C'est une annonce particulière que la direction de l'entreprise Aldi Marché de Dammartin-en-Goële, où s'est terminé la cavale des frères Kouachi, a fait à ses employés ce mardi matin. Les heures passés confinées dans l'entreprise par mesure de sécurité pendant l'assaut ne seront pas décomptées.

Lors de la prise d'otages perpétrés par les frères Kouachi à Dammartin-en-Goële (Seine-et-Marne) vendredi 9 janvier, les employés des entreprises situées près du bâtiment où s'étaient retranchés les terroristes ont été évacués ou confinés par les forces de l'ordre par mesure de sécurité. Tout cela semble tout à fait normal et parfaitement compréhensible. Simplement, chez Aldi, on ne transige pas avec les heures de travail. C'est ce qu'ont découvert ce mardi matin les employés de cette entreprise située à quelques mètres des lieux de la prise d'otages (qui n'en était pas vraiment une).

Une quinzaine de salariés, selon leurs représentants syndicaux, n'ont donc pas pu faire leurs sept heures de travail quotidien, le fameux vendredi, car ils étaient confinés dans leurs locaux par les hommes du RAID et du GIGN. Leur journée a donc été écourtée de trente minutes à une heure et demie, selon leur heure d'arrivée le matin. Pour la direction de l'entreprise, le temps de travail n'a pas été effectué et donc ne sera pas décompté.

"Je suis scandalisée", indique Laurence Moissard, déléguée du personnel CFTC, au Parisien. "On quitte les lieux par mesure de sécurité et on nous retire le temps en dessous des sept heures! Il aurait fallu que l'on dise au GIGN: +Attendez, on ne peut pas partir tout de suite, on n'a pas fait nos sept heures+!". Quatre salariés n'ont, eux, pas pu rejoindre leur lieu de travail du fait des barrages routiers. "Eux, on leur a carrément enlevé leurs sept heures du compteur", poursuit la représentante du personnel.

Du côté de la direction d’Aldi Marché, contactée par Le Parisien, on assume pleinement la décision, précisant qu'"aucune réduction de salaire n'est envisagée". Le gérant, Bertrand Combot, assure par ailleurs que les salariés ayant connu une journée plus longue que d'habitude (arrivés à 4 heures du matin et partis vers 16h30 lors de l'évacuation par les forces de l'ordre) verront leur compteur d'heures travaillées crédité.

 

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