Rennes : les agriculteurs lèvent les blocages, Valls annonce des baisses de charges

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 17 février 2016 - 20:51
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Les tracteurs arrivent à Paris le 3 septembre 2015 pour la manifestation des agriculteurs.
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©Charles Platiau/Reuters
Plusieurs centaines de tracteurs ont bloqué les alentours de Rennes ce mercredi (image d’illustration).
©Charles Platiau/Reuters
Les agriculteurs ont levé ce mercredi en fin de journée les blocages autour de Rennes. Ils restent cependant très prudents face aux annonces d'aides sociales de Manuel Valls et demandent une solution à l'échelle européenne et sur les prix pratiqués par la grande distribution.

Des centaines de tracteurs ont bloqué mercredi la rocade de Rennes pendant plusieurs heures pour exiger des mesures face à la crise du secteur, tandis que Manuel Valls a annoncé des baisses de charges sociales et appelé la FNSEA à faire cesser les manifestations.

Les derniers tracteurs participant à la manifestation agricole à Rennes ont quitté la rocade après l'annonce de la libération d'un manifestant interpellé un peu plus tôt lors d'incidents devant la préfecture.

Selon un bilan de la préfecture de région à la mi-journée, environ 480 engins agricoles et une centaine de remorques venant de Bretagne, de la Manche ou de la Mayenne, ont participé à la manifestation, qualifiée de "vitrine de la détresse du monde agricole", par les organisateurs. Selon la FRSEA (Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles) bretonne, entre 500 et 600 engins agricoles étaient mobilisés.

Les organisateurs avaient exhorté leurs troupes à manifester "dans le respect des biens et des personnes" et s'étaient engagés à ne pas quitter la rocade, mais plusieurs agriculteurs se sont affranchis de cette promesse en milieu de journée, gagnant au volant de leurs tracteurs la préfecture d'Ille-et-Vilaine.

Une soixantaine d'entre eux ont déversé des gravats devant l'entrée du site et incendié de la paille sur la chaussée, tandis qu'un manifestant tentait de pénétrer dans l'enceinte du bâtiment en défonçant la grille avec son tracteur, selon la préfecture. Les forces de l'ordre ont alors fait usage de grenades lacrymogènes et interpellé une personne.

Dans le même temps, le Premier ministre Manuel Valls a annoncé à l'Assemblée nationale une baisse de sept points des cotisations sociales de tous les agriculteurs, ainsi qu'une "année blanche sociale" sur les cotisations sociales pour ceux ayant dégagé de très faibles revenus en 2015.

Cette année blanche sociale se traduira par "un report automatique d'un an, reconductible dans la limite de trois ans, sans aucune démarche de l'agriculteur, sans pénalité ou intérêt de retard, de toutes les cotisations sociales 2016", a expliqué le chef du gouvernement.

Cumulée à une baisse des allocations familiales décidée en janvier 2015, la baisse totale de cotisations s'élève à dix points, a souligné Manuel Valls, qui a appelé la FNSEA à faire cesser les manifestations.

Le patron de la FNSEA Xavier Beulin a salué cette annonce mais a prévenu que les manifestants attendaient encore des mesures au niveau européen ainsi que le maintien de prix acceptables dans les négociations commerciales avec la grande distribution, à la fin du mois, pour que la mobilisation prenne fin.

"Nous attendons avec une certaine fébrilité le 29 février au soir et être sûr qu'au moins on puisse avoir eu gain de cause sur quelques sujets", car il faut sortir de "cette spirale infernale où il y a un renvoi de balle permanent entre les grandes enseignes d'un côté les transformateurs de l'autre, avec le paysan faisant le ping-pong entre les deux", a assuré Xavier Beulin.

Si la patron de la FNSEA a appelé tous ses collègues à "faire preuve de mesure", il n'a pas demandé la fin des manifestations. Pour les organisateurs de la manifestation de Rennes, l'objectif est clair: maintenir la pression sur l'État et la grande distribution. "Il faut qu'on obtienne des avancées sur les baisses de charges, mais aussi des prix rémunérateurs", a déclaré à l'AFP Didier Lucas, président de la FDSEA des Côtes-d'Armor.

Plusieurs hypermarchés sont d'ailleurs bloqués par des agriculteurs dans l'agglomération toulousaine, dans l'Allier ou dans l'Ain. Dans ce contexte de tension du monde agricole, qui multiplie les actions depuis un mois, une salariée de la chambre d'agriculture de Rodez a été tuée sur une exploitation laitière dans l'Aveyron, alors qu'elle procédait à une démarche de conseil.

Le procureur de la République Yves Delperié a toutefois évoqué des "motivations extrêmement floues", et écarté a priori des raisons liées à la crise agricole, lors d'une conférence de presse mercredi soir à Rodez.

 

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