Pesticides : pourquoi les ventes ont explosé en France

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France-Soir
Publié le 16 janvier 2020 - 11:26
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Ségolène Royal présente plusieurs initiatives pour éliminer peu à peu les produits nocifs pour les é
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La hausse des ventes marque l'échec du plan Ecophyto
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Les volumes de vente de produits phytosanitaires ont fait un bond de 21 % entre 2017 et 2018. À l’heure où l’on parle de l’interdiction de certains pesticides, de leur dangerosité, tant pour la biodiversité que pour la santé humaine, ou encore des zones de non traitement, la nouvelle a fait l’effet d’une bombe. Un combat perdu d'avance? Les déclarations de bonnes intentions ne suffisent évidemment plus.
 
Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume continue de le marteler: «L'objectif de réduire de 50% le recours aux produits phytosanitaires est toujours le même». D’ici 2025 comme maintes fois annoncé? Cela paraît désormais bien compliqué…
 
 
Des achats anticipés? 
 
Dans un communiqué, le ministère a expliqué cette hausse spectaculaire par des achats massifs en prévision de la redevance pour pollution diffuse, entrée en vigueur au 1er janvier 2019, mais aussi par une baisse des ventes des produits les plus nocifs, compensée par d’autres molécules exigeant une utilisation en plus grande quantité. 
 
L’argument peut cependant laisser songeur lorsque l’on sait que les ventes de glyphosate ont augmenté de 10 % en 2018, en prévision sans doute de la prochaine interdiction, prévue fin 2020, et en l’absence de solutions alternatives. 
 
«On n’est pas sur le bon chemin»
 
Le chiffre dévoilé il y a quelques jours souligne à la fois la dépendance de l’agriculture française aux produits phytosanitaires, l’échec du plan Ecophyto (600 millions d’euros dépensés) qui prévoyait initialement une réduction de 50 % de l’usage des pesticides en 2018 et, pour les associations écologistes comme France Nature Environnement « e poids des lobbys dans notre pays».
 
«On n’est pas sur le bon chemin», concède de son côté Elisabeth Borne. La ministre de la Transition écologique et solidaire se contente toutefois, pour l’heure, de suggérer une interdiction totale des usages non agricoles avant l’été. Lesquels représentent 5 % des pesticides vendus en France. 
 
Face à ce constat alarmant, les ONG environnementales avancent des pistes de travail. Générations Futures, par exemple, propose d’imposer des objectifs contraignants par culture et par région, et de soutenir les agriculteurs les plus performants, et pourquoi pas à travers un système de bonus/malus. Et du pain sur la planche.
 

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