15 mois de prison et interdit de réseaux sociaux pour avoir humilié un SDF

La "blague" d'un youtubeur espagnol, qui s'était moqué d'un SDF après lui avoir fait manger des biscuits au dentifrice, lui a valu samedi 1er juin 15 mois de prison et l'interdiction d'avoir un compte sur les réseaux sociaux pour plusieurs années. La justice a considéré qu'il s'agissait d'une atteinte à l'intégrité morale de sa victime.

Le youtubeur espagnol connu sous le pseudonyme de ReSet a été condamné samedi à 15 mois de prison, 20.000 euros de dommages et intérêts ainsi qu'à une interdiction de réseaux sociaux pendant 5 ans pour avoir tourné un canular humiliant au détriment d'un SDF.

Les faits remontent à janvier 2017. Le jeune homme de 19 ans à l'époque et qui était déjà suivi par des centaines de milliers de fans, avait offert à un sans-abri roumain 20 euros et des biscuits de la marque Oreo, habituellement fourré d'une crème blanche, mais que le jeune homme avait remplacé par du dentifrice. "Regardez le côté positif: cela vous aidera à vous laver les dents, je pense que vous ne les avez pas nettoyées depuis que vous êtes devenu pauvre", avez-t-il par la suite commenté sur sa chaîne. Il s'était également félicité d'une hausse substantielle des revenus que lui conféraient Google grâce à cette publication.

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La "blague" avait suscité une vague d'indignation. Par la suite ReSet avait supprimé la vidéo, offert 300 euros à la fille du SDF afin d'éviter les poursuites et passé une nuit avec sa victime. Mais la justice espagnole a considéré qu'il s'agissait d'une "atteinte à l'intégrité morale" de la personne. Les juges ont par ailleurs relevé que les comportements "cruels" envers les personnes vulnérables était une habitude chez lui. Il avait notamment "offert" des sandwichs à la crotte de chat à des personnes âgées ou des enfants dans un parc. Le jeune homme ne devrait cependant pas être incarcéré. En effet, dans ce pays, les peines inférieures à deux ans de prison sont généralement suspendues lorsque l'auteur des faits n'a jamais été condamné.

L'affaire se démarque par une peine complémentaire jamais vue jusqu'alors. S'appuyant sur l'interdiction qui peut être faite à un condamné de se rendre sur les lieux d'un délit, le tribunal a ordonné à ReSet d'effacer tous ses comptes sur les réseaux sociaux et lui a interdit d'en créer d'autres pour une durée de cinq ans.

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