Abattoirs : les pistes envisagées pour améliorer le bien-être animal

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 septembre 2016 - 09:45
Image
Abattoir illustration
Crédits
©Remy Gabalda / AFP
Une série de mesures pour lutter contre la maltraitance animale dans les abattoirs va être présentée ce mardi.
©Remy Gabalda / AFP
La commission d'enquête parlementaire sur l'abattage des animaux de boucherie doit rendre ce mardi ses conclusions et propositions pour améliorer le fonctionnement des abattoirs. Parmi les pistes envisagées: une meilleure formation pour les salariés, la mise en place d'une vidéosurveillance ou encore d'avantage de contrôles vétérinaires.

Formation, contrôles vétérinaires, vidéosurveillance, la commission d'enquête parlementaire sur l'abattage des animaux de boucherie rend ce mardi 20 ses conclusions et propositions pour améliorer le fonctionnement des abattoirs. Ce sont les images choc de souffrance et de détresse animale, tournées dans des abattoirs publiées par l'association L214, qui sont à l'origine de cette commission d'enquête initiée en mars par le député Olivier Falorni (groupe des Radicaux de gauche).

Son rapporteur Jean‑Yves Caullet (Yonne, Socialiste, écologiste et républicain), doit présenter mardi matin le résultat des travaux lors d'une conférence de presse à l'Assemblée nationale. En trois mois d'auditions, le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, mais aussi des dirigeants d'abattoirs, vétérinaires, membres de l'administration, syndicalistes agricoles, dignitaires religieux, chercheurs et représentants d'associations de défense des animaux ont donné leur point de vue sur ce qui peut-être amélioré dans le domaine du bien-être animal en abattoirs.

Les investigations des députés ont notamment porté sur la formation du personnel d'abattoir, jugée insuffisante. Pour rendre le métier plus attractif, ces salariés ont besoin d'une solide formation "initiale et continue", ainsi qu'un suivi pour "faire évoluer les carrières", a ainsi estimé M. Le Foll. Les députés ont aussi interrogé toutes les personnes auditionnées sur l'intérêt d'installer des caméras vidéos pour assurer une surveillance des opérations et du matériel des abattoirs, recueillant des avis mitigés. Les principaux syndicats agricoles s'y sont déclarés défavorables, au contraire des associations de protection des animaux, qui demandent plus de transparence sur le monde fermé des abattoirs.

Une demande de regard relayée par les éleveurs qui aimeraient eux aussi pouvoir suivre ce qui se passe pour les animaux qu'ils emmènent à l'abattoir au travers par exemple de comités d'éthique. Les missions d'inspection de l'administration ont également été longuement questionnées, tant du point de vue des effectifs et des moyens que de leur rôle, car les auditions ont montré que l'accent est davantage mis sur la surveillance sanitaire que sur le bien-être animal. "Il est possible que la réduction des effectifs, de moins 20% dans l'administration, ait eu comme conséquence un allégement du nombre et de la fréquence des contrôles en protection animale", a reconnu Laurent Lasne, président du Syndicat national des inspecteurs en santé publique vétérinaire (SNISPV).

La question de l'étourdissement des animaux a également occupé les débats car, parfois mal réalisé sur des animaux qui continuent donc à souffrir, il est à l'origine de nombreuses séquences des vidéos de L214, association qui milite pour le bien-être animal et prône une alimentation végétarienne. Cela a amené les députés à s'interroger sur les pratiques religieuses juives et musulmanes qui imposent de ne pas étourdir l'animal. Là aussi, la question de la formation s'est imposée. "Le principal problème est le non respect des procédures établies et non que l'abattage se fasse ou non selon un rite religieux", a toutefois estimé le au ministère de l'intérieur .

La question de l'investissement dans du matériel qui permettrait d'assurer un abattage plus efficace et plus rapide et donc d'améliorer le bien être animal s'est également posé pour les plus petits abattoirs. M. Le Foll avait révélé en mai que des manquements graves avaient été relevés sur 5% des lignes d'abattage de 259 abattoirs français inspectés (sur 263) au mois d'avril, après la diffusion de vidéos de l'association L214. Trois établissements avaient été fermés.

 

À LIRE AUSSI

Image
Abattoir illustration
Maltraitance animale : Stéphane le Foll "pas favorable" à la vidéosurveillance dans les abattoirs
Suite aux nouvelles vidéos de maltraitance animale dans des abattoirs diffusées par l'association L214, Stéphane le Foll a déclaré ne pas être favorable "a priori" à l...
02 juillet 2016 - 15:12
Politique

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.