Addiction au jeu : ruinée, elle poursuit son neurologue en justice
Un médicament prescrit à trop forte dose serait en cause. Brigitte Morue, une habitante de la région rouennaise, poursuit son neurologue pour lui avoir prescrit du Sifrol, un médicament qui peut notamment avoir pour effet secondaire de susciter une addiction au jeu chez le patient. Après avoir contracté une dette de près de 200.000 euros qui a laissé sa famille ruinée et tenté par deux fois de se suicider, elle poursuit le praticien en justice, le procès s'est ouvert lundi 9, et réclame une compensation financière, révèle Le Figaro.
Brigitte, atteinte du syndrome de la "jambe sans repos", se voit prescrire par le neurologue du Sifrol à partir d'avril 2008. La dose ne dépasse alors pas les 0,54 mg par jour autorisés par l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). Une limite dont le spécialiste va s'affranchir un an plus tard: comme les symptômes sont réapparus, le médecin décide d'augmenter fortement son traitement à 0,70mg par jour.
Brigitte Morue assure que c'est peu de temps après le début du surdosage de son traitement que son addiction au jeu a commencé à se manifester. Elle écume alors les casinos et parie compulsivement, au point de devoir voler ses proches et son employeur pour financer ses pulsions. Elle finit même par contracter une dette de 184.000 euros. Acculée, complètement accro et ruinée, elle tente de se suicider une première fois en janvier 2011 puis une seconde fois un mois plus tard, avant que le neurologue finisse par décider de mettre un terme au traitement. L'addiction disparaît.
Arguant du fait que la notice du médicament fait clairement mention de ce genre d'effets secondaires indésirables, l'avocat de Brigitte Morue estime que "les informations indispensables mais aussi obligatoires n'ont pas ici été délivrées" par le spécialiste, qui n'a pas prévenu sa cliente et aurait également manqué à son devoir de surveillance. Brigitte Morue réclame 250.000 euros de compensation financière. Le praticien dément toute faute et estime que c'est le médecin généraliste de la patiente qui devait assurer le suivi médical. L'affaire sera mis en délibéré au mois de mai prochain.
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