Affaire Omar Raddad : des traces d'ADN retrouvées 24 ans après
C'est l'une des affaires judiciaires les plus controversées de l'Histoire récente. Vingt-quatre ans après le meurtre de Ghislaine Marchal, 21 ans après la condamnation de son jardinier Omar Raddad, des traces d'ADN "exploitables" ont été retrouvées grâce à de nouveaux prélèvements effectués sur deux portes et un chevron, a fait savoir jeudi 5 le parquet de Nice.
Condamné à 18 ans de prison pour ce meurtre, Omar Raddad n'a cessé de clamer son innocence. Il avait été gracié en 1996 par Jacques Chirac après l'intervention d'Hassan II alors roi du Maroc, puis avait bénéficié d'une libération conditionnelle en 1998. Mais son innocence n'a jamais été reconnue par la justice, ce qu'il réclame depuis de nombreuses années.
L'affaire est restée célèbre notamment pour l'inscription "Omar m'a tuer" (sic) laissée avec le sang de la victime sur une porte de la cave où le corps avait été retrouvé. Un élément qui, pour beaucoup, a conduit à une enquête à charge contre Omar Raddad, ignorant de nombreuses zones d'ombres.
Des traces d'ADN étrangères à la victime et au condamné avaient déjà été retrouvées, mais la justice avait refusé un nouveau procès en 2002. Ces nouveaux indices accréditent pour Sylvie Noachovitch -avocate d'Omar Raddad qui avait demandé ces prélèvements- le fait que les inscriptions avaient été laissées par le(s) véritable(s) meurtrier(s)."C'est un très grand jour, nous sommes très heureux. J'espère qu'enfin le vrai meurtrier soit officiellement reconnu parce qu'aujourdhui mon client est innoncent et pourtant aux yeux de la loi et aux yeux de tous il est considéré comme coupable", a-t-elle réagi sur France Info. L'ADN devrait être comparé au Fnaeg (Fichier national automatisé des empreintes génétiques). "Mon client n'a jamais perdu espoir (...) parce qu'il a toujours cru en son innocence", a jouté Me Noachovitch.
Le parquet de Nice a déclaré que l'ADN relevé serait exploité "dans les mois qui viennent". Il met cependant en garde contre les conclusions hâtives. Ces traces pourraient en effet aussi bien provenir de "protagonistes de l'affaire" que de "manipulations ultérieures des faits", ou encore d'une "pollution ADN des scellés".
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