Affaire Squarcini : l'ex-patron de la PJ de Paris mis en examen

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 07 octobre 2016 - 11:53
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Christian Flaesch, l'ancien patron de la PJ parisienne²
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Christian Flaesch a été limogé en 2013.
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Christian Flaesch, ancien chef de la police judiciaire parisienne, a été mis en examen. Il lui est reproché d'avoir communiqué à Bernard Squarcini, ancien chef du renseignement, des éléments sur une enquête sur le groupe de luxe LVMH.

L'ancien chef de la police judiciaire parisienne, Christian Flaesch, a été mis en examen jeudi 6 par les juges d'instruction dans l'enquête sur les pratiques de l'ancien chef du renseignement Bernard Squarcini depuis sa reconversion dans le privé.

Christian Flaesch, lui aussi passé dans le privé, au poste de directeur général sûreté-sécurité du groupe hôtelier Accor, a été mis en examen pour violation du secret de l'enquête et entrave aux investigations, a indiqué à l'AFP une source judiciaire.

Alors chef du 36, Quai des orfèvres, le siège de la PJ parisienne, il est soupçonné d'avoir livré, en avril 2013, des éléments sur une enquête en cours à Bernard Squarcini, alors que ce dernier avait quitté la DCRI (renseignement intérieur) et s'était lancé dans le conseil en sécurité, avec sa société Kyrnos. Or, les éléments échangés entre les deux anciens grands flics concernaient le groupe de luxe LVMH, pour lequel travaillait alors Bernard Squarcini.

Contacté, l'avocat de M. Flaesch, Me Jean-Yves Le Borgne, n'a pas souhaité faire de commentaire dans l'immédiat.

Un épisode similaire avait conduit Christian Flaesch à son limogeage de la PJ parisienne, fin 2013, après six ans à sa tête. Il avait fait l'objet d'une mise en garde du parquet général à propos d'un appel téléphonique à son ancien ministre de tutelle Brice Hortefeux, dans lequel il le prévenait de sa prochaine audition comme témoin dans une enquête liée à Nicolas Sarkozy.

Un coup de fil intercepté parce que Brice Hortefeux était placé sur écoute dans l'enquête sur les accusations de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2007.

Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls avait limogé M. Flaesch, évoquant une "faute de déontologie" tout en louant l'action d'un "grand flic", "un très grand professionnel".

Christian Flaesch avait été remplacé à la tête de la PJ parisienne par Bernard Petit, tombé à son tour en disgrâce après sa mise en examen pour d'autres fuites d'informations.

Dans l'affaire qui vise directement Bernard Squarcini, les soupçons proviennent en partie de surveillances téléphoniques et électroniques, dans le cadre d'une enquête visant cette fois l'homme d'affaires Ziad Takieddine.

Selon un rapport de police, dont l'AFP a eu connaissance, en avril 2013 Bernard Squarcini échange plusieurs courriels avec Christian Flaesch au sujet d'une enquête préliminaire du parquet de Paris après une plainte de la maison de luxe Hermès contre LVMH.

D'après le rapport, M. Flaesch lui répond le 2 avril 2013 que le parquet doit ouvrir une information judiciaire et précise que la Brigade financière n'a pas eu le temps d'établir d'autres faits que ceux évoqués dans la plainte.

Au même moment, Bernard Squarcini échange avec un magistrat en poste à Paris, sur le point de passer également dans le privé, justement chez LVMH. Cet ancien magistrat a aussi été placé en garde à vue la semaine dernière et devra comparaître devant les juges d'instruction, qui peuvent le mettre en examen, tout comme un ancien salarié de LVMH.

Il y a une semaine, Bernard Squarcini, ancien homme fort de la police sous Nicolas Sarkozy, dont il est proche, a été mis en examen notamment pour recel de violation du secret de l'instruction, trafic d'influence et détournement de fonds publics. Il est soupçonné d'avoir profité de ses relations dans la police et de ses réseaux pour obtenir des privilèges ou des informations confidentielles sur des enquêtes en cours.

Bernard Squarcini, n°2 des RG (Renseignements généraux), patron de la Direction de la surveillance du territoire (DST) puis de la Direction centrale de la sécurité intérieure (DCRI, devenue DGSI), qu'on surnomme le "Squale", s'était reconverti dans le privé après avoir été évincé de son poste à l'arrivée de la gauche au pouvoir, en 2012.

 

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