Affaire Vincent Lambert : la justice examine le recours de son neveu
Sept ans jour pour jour après l'accident de la route qui l'a rendu tétraplégique, le feuilleton Vincent Lambert continue. Saisie par son neveu François Lambert qui réclame l'arrêt de "l'acharnement thérapeutique" le maintenant artificiellement en vie, la justice administrative examine à nouveau le dossier ce mardi.
Le tribunal de Châlons-en-Champagne (Marne) devra dire si le CHU de Reims, où est hospitalisé Vincent Lambert, a le droit de maintenir en vie ce dernier, victime de lésions cérébrales jugées irréversibles par les experts médicaux, ou doit appliquer les arrêts du Conseil d'Etat et de la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) et suspendre son alimentation et son hydratation artificielle.
Car, le 5 juin dernier, la justice européenne avait en effet confirmé l'avis du Conseil d'Etat qui, conformément à la loi Léonetti sur l'acharnement thérapeutique, estimait que la continuation des soins de Vincent Lambert constituait une obstination déraisonnable. Les plus hautes instances juridiques validaient ainsi la décision prise le 11 janvier 2014 par le docteur Eric Kariger, qui a depuis démissionné, de suspendre les soins maintenant artificiellement en vie son patient en l'accompagnant jusqu'à la mort par les soins palliatifs.
Après l'arrêt de la CEDH, le nouveau médecin avait entamé "une nouvelle procédure en vue d'une décision d'arrêt des soins". Mais, contre toute attente, il avait refusé de statuer sur la fin de vie de Vincent Lambert en raison de pressions extérieures "nuisant à la sérénité", notamment après la publication sur Internet de menaces d'enlèvement. Il avait ensuite alerté le procureur de Reims qui avait alors saisi un juge des tutelles d'une mesure de protection en faveur du patient.
C'est donc la légalité de cette nouvelle procédure collégiale que conteste François Lambert, selon qui le CHU de Reims aurait dû se contenter d'appliquer la décision médicale du 11 janvier 2014. Si elle se bat elle aussi pour le "laisser partir", Rachel Lambert, l'épouse de Vincent, n'a pas souhaité s'associer à cette procédure. Les parents, catholiques traditionnalistes déterminés à garder leur fils en vie, ont quant à eux déposé un mémoire au tribunal où ils plaideront par l'intermédiaire de leur avocat Jean Paillot.
Relancé par ce feuilleton judiciaire, le débat sur la fin de vie reviendra devant l'Assemblée nationale début octobre avec l'examen en deuxième lecture d'un projet de loi rejeté en juin par le Sénat.
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