Agression dans un parc à Reims : des amendes pour deux prévenues
L'affairer avait fait grand bruit à l'époque. Deux prévenues de 24 et 20 ans ont été condamnées lundi à 300 et 150 euros d'amende pour l'agression d'une jeune femme qui bronzait en maillot de bain dans un parc de Reims, un fait divers qui avait enflammé l'été dernier les réseaux sociaux et les médias français.
En tout, trois jeunes femmes comparaissaient pour violence en réunion devant le tribunal correctionnel de Reims qui a finalement requalifié les faits en violence simple et relaxé la plus jeune des prévenues qui a nié avoir participé à l'agression.
Le procureur avait réclamé 105 heures de travaux d'intérêt général pour deux mises en cause et trois mois d'emprisonnement aménagés à l'encontre de l'agresseuse principale au casier judiciaire déjà bien rempli.
Fin juillet, une bagarre éclatait entre un groupe de filles et une jeune femme qui bronzait en short et haut de maillot de bain dans un parc situé en bordure du stade de Reims. A l'origine de l'altercation, des remarques désobligeantes portant sur le physique qui avaient fusé de part et d'autre avant un échange de gifles.
"C'est une décision juste pour une affaire au fond très banale, mais qui est devenue au plus haut sommet politique, une sorte de symbole du choc des civilisations entre la France bien née et les supposés envahisseurs musulmans, alors que c'est une simple histoire de filles mal dans leur peau", a estimé Hosni Maati, l'avocat d'une des prévenues. En effet, on prêtait aux auteurs de cette agression d'obscures motivations de police religieuse en lien avec des problématiques religieuses et morales. Il n'en était finalement rien.
De nombreux politiques de droite et d'extrême droite, ainsi qu'une foule d'internautes anonyme s'était alors emparé de l'affaire pour dénoncer le "motif moral" (Gilbert Collard, du RBM affilié au FN) d'une agression qui aurait été commise pour "nous imposer un mode de vie qui n'est pas le nôtre" (Eric Ciotti, député Les Républicains). Florian Philippot, vice-président du Front national, avait même dénoncé le passage à tabac d'une jeune femme "lynchée car vivant à la française". Le tout bien que la police, le parquet de Reims et même le maire de la ville Arnaud Robinet (LR) aient très vite assuré qu'il n'y avait aucun "aspect religieux" dans ce fait divers.
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