Agression de surveillants pénitentiaires : la maison d'arrêt du Val-d'Oise bloquée
Une soixantaine de surveillants de la maison d'arrêt d'Osny (Val-d'Oise) en ont bloqué ce lundi 19 l'accès, afin de protester contre "l'insécurité" et le manque d'effectifs de cette prison, a annoncé un délégué syndical.
Un détenu radicalisé a agressé récemment deux surveillants de l'établissement. Les surveillants, qui répondaient à l'appel de FO et de l'Ufap-Unsa, ont allumé un feu de palettes devant les grilles de la prison dont ils filtraient les entrées depuis 6H00, a indiqué à l'AFP Jérôme Nobecourt, délégué régional du syndicat Force Ouvrière (FO), majoritaire dans l'établissement.
La visite du directeur interrégional adjoint de l'administration pénitentiaire était attendue dans la matinée, a-t-il précisé. "Il n'y a pas une seule journée où l'alarme n'est pas déclenchée", a dit le syndicaliste. Face à la situation, les surveillants réclament "plus de personnels et l'arrêt de l'Unité de prévention de la radicalisation (UPRA, ndlr), qui n'a pas de sens", a-t-il ajouté.
Début septembre, un détenu de cette unité a violemment agressé deux surveillants pénitentiaires de l'établissement. Quatre détenus de l'unité ont été extraits vendredi en urgence pour être transférés dans les quartiers d'isolement d'autres centres pénitentiaires. Des écoutes avaient mis au jour l'existence de "menaces" pour la sécurité du personnel.
Depuis l'assassinat à Magnanville le 13 juin d'un policier et de sa compagne par Larossi Abballa et son appel à tuer des surveillants de prison, "la peur s'est installée, et encore plus après ce qui s'est passé vendredi", a ajouté Jérôme Nobecourt. Début juillet, la maison d'arrêt avait déjà été bloquée par un mouvement de surveillants dénonçant la surpopulation carcérale, avec 960 détenus pour 582 places à cette date.
Avec Fresnes (Val-de-Marne), Lille-Annoeullin (Nord) et Fleury-Mérogis (Essonne), la prison d'Osny fait partie des établissements où ont été expérimentés les premiers regroupements d'islamistes. La contrôleure générale des lieux de privation de liberté Adeline Hazan a dressé en juillet un premier bilan critique de ces structures jugées inadaptées à l'ampleur du phénomène de radicalisation.
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