Aide aux migrants : 3.000 euros d'amendes avec sursis contre Cédric Herrou
Cédric Herrou, un agriculteur qui était jugé pour avoir aidé des migrants dans la vallée franco-italienne de la Roya, a été condamné ce vendredi 10 à 3.000 euros d'amende avec sursis. Le trentenaire a été condamné pour avoir pris en charge des migrants sur le sol italien, mais il a été relaxé des autres faits qui lui étaient reprochés, notamment l'installation de migrants dans un centre de vacances désaffecté de la SNCF et l'aide au séjour et à la circulation de migrants en situation illégale.
Le parquet, qui lui reproche un détournement de la loi de 2012 accordant l'immunité pénale à ceux qui apportent une aide humanitaire aux migrants, avait requis huit mois de prison avec sursis à son encontre, ainsi que la confiscation de son véhicule, et un usage limité de son permis de conduire aux seuls besoins de sa profession.
Quelque dizaines de personnes s'étaient rassemblées vendredi malgré la pluie et l'heure matinale devant le palais de justice pour soutenir le Niçois de 37 ans reconverti dans l'agriculture bio à Breil-sur-Roya et dont l'aide aux migrants est devenue le cheval de bataille.
Sur les grilles du tribunal étaient visibles deux affiches suspendues par le collectif d'aide aux migrants Roya Citoyenne, qui regroupe des bénévoles et des militants de cette vallée franco-italienne de l'arrière-pays de Vintimille: les inscriptions "Eux c'est nous" - en référence aux migrants passés par milliers depuis 2015 sur les routes près de chez eux - et "Délit de solidarité" se détachaient en grandes lettres noires sur fond jaune.
"On continuera à agir malgré les menaces de l'Etat et du procureur", avait déclaré ce vendredi matin sur Europe 1, avant le jugement, Cédric Herrou, qui avait évoqué une "action politique" lors de l'audience du 4 janvier.
Assumant les risques encourus, il avait déjà multiplié ces derniers jours les attaques à l'encontre de la préfecture et du département des Alpes-Maritimes, bastion des Républicains, mettant en cause les reconduites illégales de mineurs isolés vers l'Italie, leur prise en charge, défaillante, par le Conseil général, et dénoncé "un procès politique".
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