Algérie : le journaliste Mohamed Tamalt, incarcéré pour "offense" à Bouteflika, meurt en prison après une grève de la faim

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La rédaction de FranceSoir.fr
Publié le 13 décembre 2016 - 11:32
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Le journaliste algérien Mohamed Tamalt
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©Capture d'écran Facebook
Mohamed Tamal était âgé de 42 ans.
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Un journaliste a perdu la vie le 11 décembre dans les geôles algériennes, sans doute des suites d'une grève de la faim qu'il avait entamée pour protester contre sa condamnation. Il lui était reproché la publication de contenus "offensants" contre le président Abdelaziz Bouteflika.

Pour protester contre sa détention pour un délit d’opinion, il avait entamé une grève de la faim. Il en est mort. Pour la première fois depuis la fin de la guerre civile en Algérie en 2002, un journaliste est décédé en détention. Mohamed Tamalt, âgé de 42 ans, voulait protester par son geste contre sa condamnation à deux ans de prison pour "offense au président de la République" et "outrage à un corps constitué".

Sa "faute"? Le journaliste pour le quotidien El Khabar a été reconnu coupable d’avoir publié des contenus –en l’occurrence des vidéos et des poèmes– jugés insultants à l’encontre d’Abdelaziz Bouteflika. Les contenus en question n’avaient d’ailleurs pas été diffusés dans les pages du journal, mais uniquement sur un blog personnel que le journaliste animait, et sur sa page Facebook.

Mohamed Tamalt, qui résidait à Londres où il était correspondant pour son journal, faisait régulièrement la navette avec l’Algérie. C’est lors de l’un de ses voyages qu’il a été arrêté selon l’association Reporters sans frontières (RSF). Dès le jour de son arrestation, le 27 juin 2016, le journaliste a décidé d’entamer une grève de la faim en guise de protestation. Un choix qu’il poussera jusqu’à l’extrême. Trois mois après l’avoir débuté, il sombrera finalement dans le coma.

Soigné depuis à l’hôpital Bab el-Oued à Alger, il a contracté, selon l’administration pénitentiaire, une infection pulmonaire, sans doute favorisée par son état général dégradé du fait de son refus de s’alimenter, dont il décédera au bout de dix jours.

Reporters sans frontières a déjà annoncé "une demande de contre-expertise médicale, sachant que nous avons déjà déposé une plainte pour mauvais traitements auprès du procureur de la république, sans résultats satisfaisants pour le moment".

Selon le classement RSF de la liberté de la presse dans le monde, l’Algérie ne pointe qu’à la 129e place sur 180 pays notés.

 

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