Amadou Koumé, mort au commissariat après son arrestation
Le drame est survenu il y a plus d'un mois, dans la nuit du 5 au 6 mars dernier, mais ce n'est que ce lundi qu'il a été révélé par Le Parisien. Cette nuit-là, Amadou Koumé, 33 ans, est mort au commissariat du 10e arrondissement de Paris dans des circonstances qui restent troubles.
Ce père de deux enfants, intérimaire originaire de Saint-Quentin (Aisne), était à Paris pour chercher un emploi. Selon les premiers éléments de l'enquête, il a été interpellé dans le secteur de la gare du Nord, aux alentours de minuit cette nuit-là, alors qu'il tenait des propos incohérents.
L'arrestation est houleuse, Amadou Koumé aurait résisté et les policiers ont dû procéder à une manœuvre d'étranglement pour l'immobiliser et lui passer les menottes. Ce n'est qu'à leur retour au commissariat, une vingtaine de minutes plus tard, que les policiers ont réalisé que l'homme était amorphe. Le Samu a été appelé mais n'a pas pu réanimer Amadou Koumé, le décès a été prononcé à 2h30.
Une enquête préliminaire aux fins de recherche des causes de la mort avait été ouverte par le parquet de Paris avant d'être requalifiée en enquête pour homicide involontaire. Elle a été confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN), la police des polices.
La famille de la victime dénonce le silence de l'administration qui ne l'a toujours pas informée des résultats de l'autopsie. La semaine dernière, leur avocat a été chargé de déposer une plainte contre X pour pour "violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner" et "abstention de porter assistance à une personne en péril". Il demande qu'un juge d'instruction soit désigné pour conduire les investigations.
Les proches d'Amadou Koumé s'interrogent notamment sur le délai de deux heures entre le moment où les policiers se seraient rendus compte que l'homme était amorphe et l'heure officielle de sa mort.
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