Inès, 14 ans, débranchée malgré l'opposition des parents

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La rédaction de France-Soir
Publié le 21 juin 2018 - 14:41
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La situation financière des hôpitaux publics s'est "aggravée" en 2017, avec un déficit proche du milliard d'euros "malgré leurs efforts de maîtrise de leurs dépenses", selon la Fédération hospitalière
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© BORIS HORVAT / AFP/Archives
Les parents s'opposaient à ce que l'assistance respiratoire d'Inès soit débranchée.
© BORIS HORVAT / AFP/Archives
Près d'un an après la crise cardiaque d'Inès, 14 ans, l'assistance respiratoire de l'adolescente a été débranchée mardi, à l'hôpital de Nancy. Ses parents se sont opposés jusqu'au bout à cette procédure.

Après plusieurs mois de combats juridiques, l'assistance respiratoire d'Inès, 14 ans, a été débranchée mardi 19 à l’hôpital des enfants de Nancy, initiant ainsi une procédure d'euthanasie "passive" à laquelle les parents s'opposaient.

L'adolescente a été frappée d'une crise cardiaque en juin 2017, consécutive à une maladie, et a été hospitalisée au CHRU de Nancy. Les parents exigeaient que les soins qui maintiennent leur enfant en vie soient poursuivis, ce qui semblait une option sans aucun espoir pour le corps médical, et correspondant à une "obstination déraisonnable" interdit par la loi.

Soutenant avoir observé des réactions de la part de leur fille, les parents avaient successivement saisi les différentes juridictions pour s'opposer à la procédure, allant jusqu'à la Cour européenne des droits de l'Homme.

Lire aussi: Une pétition en faveur de l'euthanasie signée par plus de 260.000 personnes

Jusqu'au jour même de l'arrêt du respirateur, un avocat a tenté de repousser l'échéance. Il a même fallu que la police intervienne alors que les parents étaient sur place, rapporte L'Est Républicain.

L'assistance respiratoire a donc été débranchée et les médecins ont commencé à exercer des soins palliatifs pour offrir un maximum de "confort" à l'adolescente. Le décès, inévitable, ne pourrait intervenir qu'au bout de plusieurs jours.

"On n’aurait jamais dû en arriver là. C’est une affaire dramatique qui est la conséquence d’une mauvaise loi: la loi Leonetti qui considère les médecins comme étant tout-puissants, avec les patients dans le coma", a déclaré l'un des avocats de la famille.

Une majorité de la population ainsi que de nombreux élus se disent favorable à une loi autorisant l'euthanasie "active" dès lors que la volonté du patient est libre, éclairée et sans équivoque. Mais demeure la question des personnes n'ayant pas laissé d'instruction, lorsque les désirs de la famille sont contraires à l'avis des médecins. Un cas qu'a déjà largement illustré l'affaire Vincent Lambert.

 

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