Attentat de Berlin : le gouvernement français assure de sa "vigilance" et appelle à ne pas céder à la "peur"

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 21 décembre 2016 - 09:13
Image
Le Marché de Noël de Paris au trocadéro
Crédits
©Jean-Pierre Dalbéra/ Flickr
Le marché de Noël de Paris était une cible d'un attentat en préparation.
©Jean-Pierre Dalbéra/ Flickr
Le gouvernement français assure que la sécurité est assurée sur les marchés de Noël et appelle à ne pas céder à la "peur". La France a pourtant été durement touchée par les attentats et le modus operandi de l'attaque de Berlin rappelle celui de Nice.

Au lendemain de l'attentat de Berlin, le gouvernement a mis en avant mardi sa "vigilance", notamment sur les marchés de Noël, tout en appelant à ne pas céder à une "peur" déjà nourrie par les attaques djihadistes en France depuis près de deux ans.

"Nous avons un haut niveau de menace et nous avons un niveau et un plan de mobilisation et de vigilance particulièrement élevés aussi", a déclaré François Hollande.

Après l'attaque au camion-bélier, revendiquée par les jihadistes de l'Etat islamique (EI), qui a fait au moins 12 morts et 48 blessés sur l'un des marchés de Noël les plus achalandés de la capitale allemande, le gouvernement s'est employé à rassurer.

"Nous faisons depuis des mois le maximum", a martelé le Premier ministre Bernard Cazeneuve à l'Assemblée nationale, où une minute de silence a été observée en solidarité avec les victimes de Berlin.

Le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux avait peu après l'attaque annoncé un renforcement de "la sécurisation des marchés de Noël", qui s'est traduit selon Bernard Cazeneuve par l'envoi aux préfets "d'instructions leur demandant une application très vigilante" des mesures de sécurité.

Bruno Le Roux avait déjà évoqué mi-décembre une "protection renforcée" pour les fêtes de fin d'année, avec un nombre de militaires engagés dans l'opération Sentinelle se situant entre 7.000 et 10.000.

Il s'est rendu mardi au marché de Noël de Strasbourg, l'un des plus grands et le plus célèbre du pays. Et a invité les Français à ne pas céder à un "climat de peur": "Je leur demande de s'amuser, de sortir, je leur demande aussi d'être prudents".

Le marché de Noël des Champs-Élysées figurait parmi une dizaine de sites retenus comme cibles potentielles pour six hommes arrêtés ces dernières semaines et qui projetaient un attentat le 1er décembre en région parisienne.

Mardi, les promeneurs déambulaient parmi les baraques installées sur la célèbre avenue parisienne, sous l'oeil de policiers patrouillant à pied.

"Horrifié" et "consterné" par le drame de Berlin, Laurent Courtois, un cheminot de 48 ans, veut "continuer, être présent, c'est aussi une façon de lutter, de montrer qu'on n'est pas abattus". Caroline Sokoli, une vendeuse de bijoux de 37 ans, ne cachait pas son "angoisse": "J'hésite à revenir l'an prochain, surtout pour des raisons de sécurité".

L'attaque de Berlin rappelle la tuerie du 14 juillet sur la Promenade des Anglais à Nice qui avait fait 86 morts, avec un même modus operandi - un véhicule lancé sur la foule pour tuer le plus de gens possible - encouragé par les groupes jihadistes.

A Nice, le maire Philippe Pradal est venu inspecter le marché de Noël: "Nous avons décidé dès hier soir avec le préfet un renforcement des effectifs de la police".

En France, pays européen le plus touché par les attaques jihadistes avec 238 morts depuis près de deux ans, l'attaque de lundi soir a été unanimement condamnée.

"Les Français partagent le deuil des Allemands face à cette tragédie qui frappe toute l'Europe", a déclaré le chef de l'Etat.

"Le combat sans merci contre le terrorisme ne doit entamer ni les valeurs, ni le mode de vie" des démocraties, a-t-il déclaré, conjointement avec la chancelière Angela Merkel, lors d'un entretien téléphonique, selon l'Elysée.

"C'est l'Europe toute entière qui est attaquée, hier à Paris ou Nice, aujourd'hui à Berlin. Elle continuera à l'être si nous ne faisons rien", a lancé le candidat de la droite pour la présidentielle, François Fillon.

La candidate du Front national Marine Le Pen a mis en cause les politiques européennes en matière d'accueil des migrants: "Combien faudra-t-il de massacres et de morts pour que nos gouvernements cessent de faire entrer dans nos pays dépourvus de frontières un nombre considérable de migrants, alors qu'on sait parfaitement que des terroristes islamistes s'y mêlent?"

Après l'attaque à Berlin, un demandeur d'asile pakistanais a été arrêté avant d'être remis en liberté. L'auteur de l'attentat est donc en fuite.

L'Etat islamique cible régulièrement dans sa propagande et ses communiqués de revendication les dirigeants "croisés" occidentaux et notamment européens. La période de Noël, fête de la naissance du Christ, est donc tendue pour les forces de l'ordre.

 

À LIRE AUSSI

Image
attentat camion terrorisme berlin morts blessés marché de Noël
Allemagne : un poids lourd fonce sur la foule rassemblée pour un marché de Noël de Berlin, plusieurs morts
Un camion a foncé sur un marché de Noël dans le centre de Berlin, ce lundi soir faisant au moins neufs morts et au moins 50 blessés selon un premier bilan. Il pourrait...
19 décembre 2016 - 22:22
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.