Attentat de Trèbes : Redouane Lakdim, de "petit délinquant" à "soldat du califat"
L'auteur des trois attaques terroristes successives qui ont eu lieu ce vendredi 23 près de Carcassonne s'appelle Redouane Lakdim, a indiqué le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb peu après que l'homme a été abattu par le GIGN. Le profil de cet homme pose des questions. Les autorités auraient eu connaissance de sa radicalisation mais sans le juger dangereux.
Originaire du Maroc, l'homme vivait dans un appartement de Carcassone avec ses parents et ses sœurs. Il aurait même emmené l'une d'elles à l'école ce matin, avant de commencer son périple meurtrier, relate Le Parisien.
Redouane Lakdim était connu des services de renseignements français. Il aurait été inscrit au Fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT). Ce fichier recense toutes les individus signalés comme radicaux religieux par les services de renseignement, les préfectures mais aussi les particuliers. Le jeune homme aurait été signalé pour son activité assidue sur les sites salafistes.
Voir: Attentat près de Carcassonne - chronologie, victimes, terroriste: ce que l'on sait
Toutefois, selon Gérad Collomb, ce comportement n'aurait pas laissé craindre un passage à l'acte. "Nous l'avions suivi et nous pensions qu'il n'y avait pas de radicalisation", a reconnu le ministre qui décrit "quelqu'un de solitaire".
Il s'agirait selon lui d'un "petit délinquant qui a, à un moment donné, décidé de passer à l'acte". Redouane Lakdim était en effet connu pour des faits de droit commun et notamment liés au trafic de stupéfiants.
Il avait notamment été incarcéré en 2016 mais on ignorait encore ce vendredi pour quel motif. Serait-ce en prison qu'il serait passé de radical religieux à terroriste en puissance? Ce sera à l'enquête de le dire.
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Il est en tout cas présenté comme un "soldat du califat" par Amaq, l'organe de propagande de l'Etat islamique qui a ralayé la revendication quelques heures seulement après l'assaut. Un titre qui désigne les djihadistes inspirés par Daech mais qui ne sont pas des combattants opérant en Syrie ou en Irak ou envoyés en France comme les commandos du 13 novembre (appelés eux "lions du califat"). Si cette revendication ne constitue pas une preuve, les déclarations de l'Etat islamique sont généralement crédibles en la matière.
Le bilan des attaques de Redouane Lakdim était ce vendredi après-midi de trois morts tandis que le pronostic vital de trois blessés était engagé.
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