Attentats de Paris : des commémorations empreintes de sobriété sur les lieux des attaques

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 13 novembre 2016 - 17:31
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Les commémorations du 13 novembre.
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©Christophe Petit Tesson/AFP
Des plaques commémoratives ont été inaugurées.
©Christophe Petit Tesson/AFP
Les commémorations un an jour pour jour après les attentats de Paris se sont déroulées dans une ambiance empreinte de sobriété. Des plaques en mémoire des victimes de Saint-Denis, du Bataclan et des terrasses parisiennes ont été inaugurées.

Un an, jour pour jour, après les attaques du 13 novembre, François Hollande a présidé dimanche 13 les commémorations, empreintes de sobriété, des attentats les plus meurtriers qu'ait connus le pays, en dévoilant des plaques en mémoire des victimes à Saint-Denis et à Paris.

Du Stade de France au Bataclan, à chaque étape quasiment le même cérémonial dépouillé: six plaques dévoilées "en mémoire des victimes blessées et assassinées" par les commandos du groupe jihadiste État islamique (EI). Dans chaque lieu, les noms des victimes ont été lus, avant une minute de silence et le dépôt d'une gerbe.

Devant le Stade de France, le Portugais Manuel Dias avait été la première des 130 personnes tuées.

C'est son fils Michael qui a lu le seul discours prononcé durant cet hommage officiel, un texte très personnel en forme d'appel à la "tolérance" et à "l'intelligence" : "Nous devons nous efforcer de combattre la stigmatisation et la division; l'intégration est la solution".

L'heure était à la "sobriété", selon les voeux des associations de victimes. A six mois de l'élection présidentielle, le gouvernement ne veut pas être accusé de "récupération". Le chef de l'État, accompagné de Manuel Valls, de ministres et d'élus, a échangé à chaque fois avec des victimes.

Suivant l'ordre chronologique des attaques, le président de la République, avec la maire de la capitale Anne Hidalgo, s'est ensuite rendu à Paris à proximité des bars et restaurants Le Petit Cambodge, Le Carillon, la Bonne bière, le Comptoir Voltaire et La Belle équipe, dans les Xe et XIe arrondissements. Trente-neuf personnes y avaient été assassinées.

Partout, le même recueillement, des étreintes, parfois des larmes.

"Un an après, le souvenir des victimes est intact, la peine immense. Unis nous ferons face", a tweeté le Premier ministre. "Les terroristes se sont trompés: le malheur n'a pas divisé", a assuré Anne Hidalgo dans un communiqué.

Le parcours s'est conclu devant le Bataclan: un commando y avait fait irruption en plein concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal.

Samedi soir, la légendaire salle de spectacles avait rouvert avec un émouvant concert de Sting pour "se souvenir" et "célébrer la vie".

Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées dimanche matin devant la salle, où ont été égrénées les noms des 90 tués.

"C'était sobre, digne, émouvant. Je ne pensais d'ailleurs pas que la lecture des noms me retournerait autant", a dit à l'AFP Thierry, présent au Bataclan le soir de l'attaque et bouleversé de "revoir des blessés, parfois en béquilles, en fauteuil roulant".

Jesse Hughes, le chanteur d'Eagles of Death Metal, a aussi assisté à la cérémonie. Samedi soir, il avait été refoulé à l'entrée de la salle de spectacles en raison de ses déclarations soupçonneuses à l'encontre des vigiles, selon la direction. Mais le manager du groupe a démenti cet incident.

Après l'hommage officiel, les associations ont pris le relais devant la mairie du XIe arrondissement, où des ballons multicolores ont été lâchés dans un ciel gris. Caroline Langlade, de l'association Life for Paris, a appelé à laisser "du temps aux victimes pour qu'elle se réparent".

Cent trente morts, des centaines de blessés: le pays est d'autant plus éprouvé que d'autres attentats ont suivi, comme à Nice le 14 juillet (86 morts).

Signe d'un changement d'ère, l'état d'urgence décrété au soir du 13 novembre. Manuel Valls a déclaré dimanche à la BBC que ce régime d'exception allait sans "doute être prolongé de quelques mois" en janvier, notamment en raison de la présidentielle.

Pour Alain Juppé, candidat à la primaire de droite, "il faut que les dirigeants de la France se montrent à la hauteur, et mettent en œuvre tous les moyens pour en finir avec le terrorisme".

Une large majorité de Français (75%) trouve important de commémorer les attentats, et 56% restent "en colère", selon un sondage Odoxa publié par le Parisien.

L'archevêque de Paris, le cardinal André Vingt-Trois, présidera une messe d'hommage à 18H30 dans la cathédrale Notre-Dame.

Des lanternes, "symboles d'espoir et de vie", doivent être déposées dans l'après-midi sur le canal Saint-Martin, tout près de plusieurs des terrasses attaquées. Et les Français ont été appelés à mettre une bougie à leurs fenêtres dans la soirée.

 

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