Automobiliste tué à Paris : détention requise contre le policier ivre
Deux jours après le terrible accident à Paris qui a coûté la vie à un livreur de pain de 40 ans, le policier soupçonné d'avoir provoqué la collision mortelle doit être présenté ce samedi devant un juge en vue de sa mise en examen. Le parquet a requis son placement en détention.
Ce brigadier, chef de la police judiciaire de Seine-Saint-Denis de 39 ans, qui n'était pas en service au moment des faits, rentrait chez lui avec un autre fonctionnaire de police (assis sur le siège passager) après une soirée en boîte de nuit. Selon les caméras de surveillance, il aurait remonté le boulevard Sébastopol à vive allure et grillé plusieurs feux rouges. Arrivé au croisement avec la rue Réaumur, face au métro du même nom, il n'a pu éviter le choc avec la camionnette de livraison qui a croisé sa route. Sous la violence de l'impact, la victime, père de trois enfants, a été éjectée de son véhicule tandis que la voiture du policier a fini sa course dans la vitrine d'un magasin. Le livreur est décédé sur place.
Suite à leur interpellation, un alcooltest avait révélé que le policier qui conduisait était en état d'ébriété prononcé, avec 2,13 grammes d'alcool dans le sang, soit plus de quatre fois le taux autorisé. Le collègue du chauffard présumé a quant à lui été entendu comme témoin. Il présentait un taux d'alcoolémie d'1,6 gramme dans le sang.
Peu après les faits, les deux hommes ont été suspendus de leurs fonctions, dans l'attente des conclusions de l'enquête. "Si l'enquête judiciaire confirme les premières constatations et révèle un comportement fautif et inadmissible des policiers, ils feront l'objet de sanctions disciplinaires d'une très grande sévérité, indépendamment des poursuites pénales", avait prévenu dans un communiqué le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
La veuve du livreur a d'ores et déjà annoncé son intention de porter plainte. "Si c'était un accident normal… Mais ça vient de policiers, qui doivent protéger les citoyens, respecter la loi et le code de la route", a-t-elle déclaré au lendemain du drame.
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