Bar attaqué par l'extrême droite à Nantes : fichés S et militaire de Sentinelle, le profil des auteurs des violences

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VL avec MM
Publié le 09 juillet 2019 - 18:57
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Une fonctionnaire de police a été tuée par un collègue dans les locaux de la police judiciaire, près du palais de justice dans le XVIIe arrondissement de Paris, et le suspect qui a tiré avec son arme
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© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives
Parmi les trois hommes proches de groupuscules d’extrême droite, un militaire et deux fichés S.
© JACQUES DEMARTHON / AFP/Archives

Trois individus ont été placés en détention provisoire suite à l'attaque d'un bar nantais dans la nuit de vendredi 5 à samedi 6. Parmi ces suspects, deux seraient fichés S et un militaire au sein de l'opération Sentinelle. Des liens avec différents groupuscules d'extrême droite apparaissent également.

Dans la nuit de vendredi à samedi, un groupe d'individus s'en est pris à la clientèle du bar le Hopopop, à coups de matraque et de gaz lacrymogène. Très vite l'enquête s'est orientée vers les milieux d'extrême droite.

Huit suspects ont été interpellés et cinq présentés à un juge. Concernant trois d'entre eux, les magistrats ont considéré qu'ils avaient suffisamment d'éléments pour un placement en détention provisoire.

Voir: Violences dans un bar de Nantes: des militants d’extrême droite interpellés

On retrouve parmi ces trois jeunes hommes un individu bien connu des groupuscules extrémistes de la région, et notamment de Vendée. Agé d'une vingtaine d'années,il aurait fréquenté les membres des Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires, via son père, proche de la figure d'ultra-droite Serge Ayoub. Mais aussi les Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires et le Renouveau français entre autres, avant de chercher à créer son propre mouvement. Le jeune homme aurait déjà été condamné en 2015 à six mois de prison ferme pour avoir tagué des slogans racistes.

Les deux autres suspects se retrouvent dans ses contacts Facebook. L'un d'eux est un militaire français de 24 ans qui serait actuellement affecté à l'opération Sentinelle, relève Presse Océan. Sa page personnelle, que France-Soir a également pu consulter évoque une passion pour les armes et le MMA (Mixed martial arts, aussi appelé "free fight"). Le second est présenté comme un étudiant de la Roche-sur-Yon. Sur sa page Facebook, il évoque sa nostalgie de la Rhodésie, nom donné à l'actuel Zimbabwe lorsqu'il était encore dirigé par les blancs...

Plus généralement, l'activité en ligne des trois suspects rassemble tout ce que l'on peut espérer trouver sur les pages de trois jeunes d'ultra-droite: sympathie avec des partis ou groupuscules extrémistes et haine des "antifas" (pour "antifascistes") selon ce que nous avons pu constater. Et dans leur entourage fleurissent des publications faisant référence aux armes, à la culture nordique ou même à l'iconographie nazie. Deux d'entre eux seraient même l'objet d'une fiche S.

"Lors de leurs interrogatoires, certains suspects ont d’abord prétendu que cette attaque était fortuite. Les enquêteurs n’y croient pas un seul instant. D’autant qu’ils ont retrouvé près de la gare la voiture de l’un des suspects. À l’intérieur se trouvaient des téléphones, qui avaient sans doute volontairement été laissés là, «pour que leurs propriétaires ne soient pas repérés»", précise Presse Océan.

Les trois hommes pourraient être poursuivis pour violences aggravées par trois circonstances (usage d'une arme, préméditation et en bande organisée). Des faits pour lesquels la peine maximum oscille entre cinq et dix ans de prison selon la gravité des blessures occaisonnées. L'enquête devra cependant définir quels ont été les rôles exacts de chacun durant l'attaque du bar.

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