Bastia : plusieurs milliers de Corses manifestent dans un climat de tension

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 février 2016 - 17:36
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Des CRS lors d'une manifestation.
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Plusieurs milliers de personnes défilaient dans le calme samedi en début d'après-midi à Bastia.
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Plusieurs milliers de personnes défilaient dans le calme samedi en début d'après-midi à Bastia derrière une banderole "Ghjustizia per Maxime" ("Justice pour Maxime"), une semaine après des incidents avec la police à Reims au cours desquels un supporter du SC Bastia, Maxime Beux, a été grièvement blessé.

Le cortège, comprenant de nombreux fans du SC Bastia, dont le principal club de supporters, Bastia 1905, avait appelé à défiler, et beaucoup d'étudiants, est parti du Palais de justice de la ville et a emprunté le boulevard Paoli, la principale artère de Bastia, en direction de la préfecture, a constaté un journaliste de l'AFP.

Beaucoup craignent que la manifestation ne dégénère. Peu avant le départ du cortège, la préfecture de Haute-Corse a annoncé que des policiers avaient découvert près de la préfecture des engins explosifs "dangereux pour les personnes".

Ces engins -des boules de pétanque évidées et remplies d'explosif, a précisé une source proche du dossier à l'AFP- ont été découverts "dans le cadre des vérifications préparatoires à la manifestation de cet après-midi à Bastia (...) dissimulés aux abords de la préfecture", selon un communiqué de la préfecture.

Scandant "Tous avec Maxime", "Ghjustizia per Maxime" ou "Liberta per Di Caro", les manifestants portaient en nombre des drapeaux corses ou aux couleurs du Sporting Club de Bastia. "On n'oublie pas Rémi (Di Caro) qui a soutenu Maxime et qui paie pour cela", a déclaré un des porte-parole de Bastia 1905, Jean-Etienne Venturi.

Rémi Di Caro, 20 ans, a été condamné jeudi à 10 mois de prison, dont 5 ferme, après avoir été interpellé après une manifestation qui a dégénéré mardi soir à Corte, où se trouve l'Université de Corse.

Dans un contexte marqué en outre par les crispations entre Paris et les dirigeants nationalistes corses parvenus au pouvoir à la faveur d'une victoire historique lors des élections territoriales de décembre, des affrontements parfois violents, même s'ils n'ont pas fait de blessé, ont opposé manifestants et de l'ordre à Bastia et à Corte depuis les incidents qui ont eu lieu à Reims le 13 février.

Les appels à l'apaisement se sont multipliés avant la manifestation. Samedi matin, c'est Maxime Beux lui-même, tout juste rentré en Corse, qui appelait par la voix de son avocate Cynthia Costa-Sigrist "à la sérénité, la dignité et au calme".

Vendredi soir, le président nationaliste de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, avait appelé à "désamorcer cette logique de confrontation", tout en mettant en garde contre "des risques avérés de dérapages et d'affrontements". Le président nationaliste de l'Assemblée de Corse Jean-Guy Talamoni a lui aussi appelé au "calme, à la dignité et à la sérénité".

Maxime Beux assure avoir été blessé par un tir de Flash-Ball des forces de l'ordre dans les incidents qui ont opposé des supporters bastiais et des policiers à Reims le 13 février après le match Reims-Bastia. Il a évoqué même, selon son avocate, "un guet-apens tendu par les policiers". Le parquet de Reims assure de son côté qu'il se serait blessé en tombant sur un poteau alors qu'il était poursuivi par des policiers.

Une information judiciaire pour "violences volontaires" a été ouverte à Reims pour clarifier les circonstances des incidents, et l'Inspection générale de la police nationale a été saisie. Les sept supporters du club impliqués dans les événements rémois --mais pas Maxime Beux-- ont également porté plainte pour "violences aggravées". Ces sept supporteurs doivent comparaître le 22 mars à Reims.

A la différence des grandes manifestations nationalistes des années 1980-90, strictement encadrées par des organisations politico-militaires, des groupes de jeunes gens très mobiles et déterminés affrontent souvent désormais les forces de l'ordre dans de véritables scènes de guérilla urbaine en fin de défilé.

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