Bébés échangés à Cannes : 20 ans plus tard, les familles réclament 12 millions d'euros

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AS
Publié le 02 décembre 2014 - 15:43
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Sophie Serrano et sa fille Manon.
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©Capture d'écran TF1
Manon Serrano n'est en réalité pas la fille biologique de Sophie Serrano.
©Capture d'écran TF1
Le procès de l'affaire des nouveau-nés de Cannes intervertis par erreur à la maternité en 1994 s'est tenu à huis clos ce mardi. Les deux familles réclament 12 millions d'euros au titre de leur préjudice moral.

Les familles de deux bébés nés en juillet 1994 étaient entendues à huis clos ce mardi au tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) pour le procès de leurs deux bébés échangés par erreur à la maternité de Cannes. Elles réclament une indemnisation de 12 millions d'euros pour préjudice moral.

Les deux petites filles avaient été séparées de leur mère parce qu'elles souffraient de jaunisse et avaient placées en couveuses. C'est à ce moment-là que la confusion était intervenue entre les deux nourrissons.

"J'avais 18 ans quand j'ai accouché. J'ai été séparée de ma fille qui souffrait d'une jaunisse. Quand on me l'a ramenée, ses cheveux m'ont choquée. Ça m'a interpellée, mais le personnel de la clinique m'a dit que tout était normal", a raconté Sophie Serrano à la sortie de l'audience ce mardi 2. L'autre famille n'a pas souhaité s'exprimer devant les médias, souhaitant garder l'anonymat.

La piste de l'interversion des bébés ne sera soulevée que dix années plus tard. Le compagnon de Sophie Serrano, troublé par le peu de ressemblance avec sa fille au teint plus halé que lui, demande que soit procédé à des tests ADN. Sophie Serrano découvre également qu'elle n'est pas la mère biologique. Une enquête est alors ouverte pour retrouver l'autre famille.

La clinique, deux médecins accoucheurs, deux pédiatres et une aide-soignante sont mis en cause dans cette affaire de bébés échangés. La clinique reconnaît l'erreur mais estime que l'établissement n'est pas responsable. La faute serait le fait d'une salariée qui n'a pas respecté les consignes de la clinique, souffrant de dépression et d'alcoolisme.

Les familles ont déjà déposé une plainte au pénal, mais celle-ci n'a pas abouti. Reste à savoir si leur plainte au civil et les 12 millions de dommages et intérêts demandés seront jugés recevables et légitimes par la justice. Le verdict doit être rendu le 10 février.

 

 

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