Bijoutier disparu : son ex-compagne veut s'en remettre à la justice marocaine
Fatima Anechad, absente ce lundi 9 à Paris à son procès pour l'assassinat de son ex-compagnon, le bijoutier Roger Bedençon, introuvable depuis 2002, a fait savoir qu'elle souhaitait s'en remettre à la justice du Maroc, dont elle est ressortissante. Cette femme de 65 ans "entend se placer sous l'égide de la convention franco-marocaine qui oblige les juridictions françaises à se dessaisir au profit des juridictions marocaines puisque cette dernière possède la nationalité de cet État", indique dans un communiqué son avocat Me Pascal Garbarini.
Il rappelle que sa cliente, qu'il ne représente pas lundi devant la cour d'assises et qui sera donc jugée par défaut, "contestait les faits qui lui sont reprochés". L'avocat estime aussi que le procès se tenant en France n'a "aucune légitimité". C'est donc une étrange audience d'assises qui s'est ouverte, sans l'accusée, mais aussi sans jurés populaires, et sans certitude sur les conditions de la disparition de M. Bendeçon, dont le corps n'a jamais été retrouvé. Une cour constituée d'un président et de deux assesseurs doit entendre la partie civile et le réquisitoire, avant de délibérer.
Le 30 avril 2002, le bijoutier parisien était parti au Maroc avec sa compagne, et n'était jamais rentré. Fatima Anechad, qui clame son innocence, s'était retrouvée au centre des soupçons, les enquêteurs notant par exemple qu'elle avait vendu des biens de son compagnon après sa disparition. Une coïncidence était également apparue: la disparition au début des années 80 d'un précédent conjoint de l'accusée, sans qu'aucune enquête n'est été ouverte, ce qui lui vaut parfois le surnom de "veuve noire". Fatima Anechad est sous mandat d'arrêt depuis le 8 mars, date à laquelle elle aurait dû se présenter devant le président de la cour d'assises pour un interrogatoire d'avant procès.
L'avocat de la partie civile Me Jean-Alexandre Buchinger a déploré avant l'audience que se tienne un "procès escamoté", estimant que la fuite de l'accusée était la "signature de son crime". Il a par ailleurs estimé que Fatima Anechad avait bénéficié "au mieux d'un dysfonctionnement, au pire de complicités" pour s'enfuir, assurant qu'elle ne pointait plus depuis juillet 2015 au commissariat, mais que le parquet n'avait été que tardivement averti de cette violation de son contrôle judiciaire.
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