Braquage d'un fast-food pour partir en Syrie : 4 hommes jugés à Paris
Le braquage d'un fast-food devait financer un départ en Syrie: quatre hommes comparaissent de ce mardi 19 à jeudi 21 devant le tribunal correctionnel de Paris pour association de malfaiteurs et vol -complicité pour l'un deux-, le tout en relation avec une entreprise terroriste.
Le 4 septembre 2013 dans la soirée, trois hommes cagoulés et gantés, munis d'armes de poing et d'un couteau, braquent un Quick en bordure de la Nationale 10 à Coignières (Yvelines). Montant du butin: quelque 4.000 euros. La police ne tarde pas à identifier et interpeller les suspects, âgés de 26 à 36 ans. Ils sont considérés comme appartenant à la mouvance islamiste radicale, faisaient l'objet d'une attention particulière.
Peu avant le braquage, les policiers, qui les surveillaient à distance, ont pu observer les mouvements de leurs voitures. Les suspects ont été vus s'arrêtant sur un terre-plein, pour faire la prière.
En garde à vue, l'un des suspects a immédiatement reconnu sa participation au braquage. Le butin devait servir à financer son départ en Syrie, pour, dit-il alors, rejoindre les rangs des opposants au président Bachar al-Assad. Son départ était prévu peu de temps après.
Fin 2012, il était parti en Tunisie, à Tataouine, pour un voyage de repérage de deux semaines, afin de s'assurer qu'il pourrait s'y installer et y pratiquer l'islam sans restriction. Projet avorté car, faute de billet aller/retour, il avait été expulsé de Tunisie à l'expiration de son visa et n'avait pu y retourner. Il avait été accueilli à Tataouine par l'un de ses coprévenus.
Les investigations menées dans un autre dossier attribuent à cet homme de 36 ans le rôle de celui qui accueillait les nouveaux arrivants à Tataouine, lieu de passage prisé par de nombreux djihadistes ensuite partis en Syrie. Mais, selon ses dires, il y a mené une vie paisible, loin du terrorisme. Il connaissait Charaffe El Mouadan, Franco-Marocain de 26 ans, qui a rejoint les rangs de l’État islamique et qui a, selon l'armée américaine, été tué le 24 décembre dernier en Syrie.
A défaut de preuve formelle de son décès, aux yeux de la justice française, El Mouadan a été condamné vendredi 15 à Paris, lors d'un autre procès, à cinq ans de prison, car soupçonné d'avoir voulu partir faire le djihad en 2012. Samir Bouabout a été condamné à trois ans de prison, lui aussi en son absence, dans cette même affaire, pour laquelle était également poursuivi Samy Amimour, l'un des kamikazes du Bataclan à Paris lors des attentats sanglants du 13 novembre.
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