"Bugaled Breizh" : la justice anglaise s'en mêle

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VL
Publié le 10 juin 2015 - 17:57
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L'épave du Bugaled Breizh.
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©Daniel Joubert/Reuters
L'épave du "Bugaled Breizh", remorquée en juillet 2004.
©Daniel Joubert/Reuters
Alors que les familles des victimes du "Bugaled Breizh" multiplient sans succès les procédures en France, la justice anglaise prévoit d'ouvrir une enquête sur le naufrage. Elle pourrait notamment permettre d'accéder à des informations de la marine britannique.

C'est un petit mais réel espoir pour les familles des victimes du Bugaled Breizh. Onze ans après le naufrage du chalutier français, dans des circonstances qui restent encore aujourd'hui mystérieuses, la justice anglaise s'apprête à ouvrir une enquête, alors que les multiples recours en France n'ont pour l'instant rien donné.

Les familles des victimes restent en effet convaincues que le naufrage, qui a coûté la vie à cinq pêcheurs, a été causé par un sous-marin militaire qui se serait pris dans les filets du chalutier, l'envoyant ainsi par le fond.

Plusieurs sous-marins français, britanniques, allemands, hollandais ou américains se trouvaient en effet dans les environs au moment du naufrage, le 15 janvier 2004, pour un exercice de l'Otan. Mais les autorités militaires des pays concernés ont toujours démenti un quelconque accident impliquant un de leurs sous-marins. Les enquêtes et expertises successives n'ont pu totalement infirmer ou valider cette hypothèse.

La justice française avait prononcé un non-lieu en 2014, confirmé en mai dernier par la Cour d'appel de Rennes. Les familles des victimes préparent actuellement de multiples procédures devant la Cour de cassation, la Cour européenne des droits de l'homme et le tribunal de grande instance de Paris.

Mais c'est d'Angleterre que pourrait venir leur plus grande chance. En effet, parmi les cinq victimes, deux ont été repêchées dans les eaux territoriales de Grande-Bretagne. La justice britannique a donc finalement décidé de lancer une procédure d'"inquest", l'équivalent d'une "recherche pour cause de mort".

Or, dans ce type de procédure, " la justice anglaise a beaucoup plus de pouvoirs face à l'administration que la justice française, elle pourra demander à la Royal Navy des informations sur les manœuvres militaires le jour du naufrage", a confié Me Tricaud, l'un des avocats des familles à France-3. Cela alors que les requérants ont toujours le sentiment que leur quête de vérité se heurte au secret militaire.

Les contours de cette procédure devraient être définis lors d'une audience le 17 juillet prochain.

 

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