Corse : 300 légionnaires parachutés sur Ota, panique au village
Se retrouver nez à nez de bon matin avec un groupe de soldats en tenues de combat, voilà de quoi avoir un réveil difficile. C'est ce qu'ont connu mercredi 26 les habitants du petit village corse d'Ota lorsque les hommes du 2ème régiment étranger de parachutistes (la Légion étrangère) sont tombés du ciel et ont investi les alentours de la commune.
Attentat? Début d'une guerre que personne n'aurait vu venir? Invasion extraterrestre? L'explication la plus simple était la meilleure: il s'agissait d'un simple exercice grandeur nature, avec son lot de détonations qui ont provoqué un début de panique.
Et pour cause, les habitants de la paisible bourgade n'avaient pas été prévenus de l'opération, pas plus que les forces de l'ordre selon le témoignage d'un habitant recueilli par France Bleu: "il fallait voir. Il en sortait de tous les côtés. C’est de la folie de faire des choses pareilles. Il y aurait pu y avoir un massacre ce matin. Nous sommes tous chasseurs, nous sommes tous armés. On aurait pu faire un carnage. Ils étaient au moins 300, ça mitraillait partout dans le village. On se serait cru en guerre. J’ai appelé la gendarmerie qui n’était pas au courant".
Et de s'insurger contre l'absence d'information de la population dans un contexte sécuritaire tendu: "C’est n’importe quoi. Avec tout ce qui se passe maintenant, on ne fait pas des choses comme ça. Quand on fait de telles opérations on prévient la population. C’est inadmissible".
Il peut en effet sembler étonnant que l'armée n'ait pas prévenu les autorités qu'elle allait parachuter des légionnaires sur leur ville. Le maire du village, Pierre Paul de Pianelli, a expliqué avoir été prévenu qu'un exercice se déroulerait bien, mais sans obtenir plus d'informations quant à la date: "J'ai eu un seul contact avec un officier du 2ème REP par téléphone il y a une quinzaine de jours pour m'annoncer ce projet de manœuvre auquel je n'étais pas opposé, mais pour lequel je n'avais aucune précision. J'ai demandé un mail me disant le jour et l'heure de l'intervention, je ne l'ai jamais eu. Je n'ai donc pas pu transmettre l'information", a-t-il déclaré à France Bleu.
Mais de préciser: "je suis désolé pour les gens qui ont été effrayés. Mais on ne pouvait pas confondre ces 300 soldats avec des commandos de Daech. Je ne vois pas comment on peut faire l'amalgame".
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