Corse: émeute de jeunes nationalistes à Bastia, sept blessés chez les forces de l'ordre


Sept membres des forces de sécurité ont été blessés mercredi 5 au soir à Bastia lors d'incidents avec plusieurs dizaines de jeunes nationalistes corses dénonçant les réquisitions du ministère public contre trois de leurs camarades jugés à Paris, a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné dans un communiqué "avec la plus grande fermeté les dégradations et les violences inacceptables" perpétrées par des jeunes gens, certains cagoulés, qui ont lancé des cocktails Molotov et incendié des conteneurs à ordures sur la place du marché, au centre de Bastia. Un véhicule stationné a partiellement brûlé.
Sept membres de forces de sécurité ont été blessés selon Franceinfo et il n'y a pas eu d'interpellation, ont indiqué les responsables du maintien de l'ordre.
Un graffiti "Liberta, Francia fora" (Liberté, France dehors) a été tracé durant les échauffourées sur la façade la Banque de France située sur le cours Pierangeli reliant les places du marché et Saint-Nicolas. L'artère a ensuite été bouclée par un cordon de gendarmes mobiles.
Un petit groupe était retranché à 22h00 sur la place du Marché fermée par les forces de sécurité mais sans autres incidents.
Plusieurs dizaines de nationalistes s'étaient rassemblés en fin d'après-midi place Saint-Nicolas à l'appel de l'organisation Ghjuventu Indipendentista (GI, Jeunesse indépendantiste).
Ce rassemblement a été organisé pour dénoncer les réquisitions au procès de Paris des auteurs présumés d'un attentat contre la sous-préfecture de Corte (Haute-Corse), en 2012.
Devant la cour d'assises spéciale de Paris, le ministère public a requis mercredi de 6 à 8 ans de prison contre trois militants de GI, Nicolas Battini, Stéphane Tomasini et Jean-Baptiste Verdi, âgés de 22 à 24 ans.
Ils sont jugés pour avoir lancé une voiture bélier contre une porte de la sous-préfecture de Corte, le 1er avril 2012, puis de l'avoir incendiée.
Huit ans ont été requis contre M. Battini, seul accusé à comparaître détenu, et six ans contre MM. Tomasini et Verdi, le premier comparaissant libre et le second étant en fuite et jugé par défaut.