Corse : le procureur général de Bastia appelle à "casser la spirale de la violence"
Le procureur général de Bastia Franck Rastoul appelle ce lundi 29 chacun à "faire son maximum (...) afin de casser la spirale de la violence" en Corse, tout en refusant de stigmatiser les habitants de l'île, deux semaines après une rixe entre Maghrébins et villageois à Sisco (Haute-Corse). Interrogé dans le journal Le Parisien/Aujourd'hui en France sur une possible "spirale de violence" en cas d'évènement de même nature sur l'île, en proie à de fortes tensions communautaires, M. Rastoul estime que "chacun doit faire son maximum, quelle que soit sa place, ses responsabilités, afin de casser la spirale de la violence".
A Sisco, une rixe a opposé le 13 août des Marocains de Furiani et des villageois. Selon le parquet, trois frères marocains et leur famille ont voulu se réserver la crique, intimidant ceux qui s'approchaient, jusqu'à une altercation avec un jeune Siscais, bientôt rejoint par d'autres. Cinq hommes doivent être jugés le 15 septembre devant le tribunal correctionnel de Bastia pour ces faits.
"La crainte (d'une spirale de violence) existe ici, mais elle existe partout en France et au-delà. Ce serait donc une erreur de lui donner une résonance particulière qui aurait un effet amplificateur", juge cependant le procureur général, supérieur hiérarchique des procureurs de Bastia et Ajaccio. "La situation en Corse est d'évidence tendue mais n'a rien pour autant de très spécifique. Ces tensions existent en effet partout en France car elles sont liées au contexte international de menace terroriste. Il ne faut donc pas stigmatiser la Corse et les Corses", analyse-t-il.
Le magistrat a par ailleurs assuré qu'"aucune enquête judiciaire" n'est ouverte "sur un éventuel projet d'attentat en Corse". Evoquant des "rumeurs" qui circulent actuellement en Corse, il affirme qu'"elles ne sont pas fondées". "J'entends un jour qu'un attentat a été déjoué à Calvi, le lendemain à Saint-Florent (...) Une rumeur a aussi fait état d'un projet d'attaque visant (la discothèque) le Via Notte. Il y a eu des soupçons de cette nature, une perquisition administrative a immédiatement été menée, mais les éléments recueillis n'ont pas permis de confirmer cette hypothèse", explique M. Rastoul.
"Il y a eu de nombreuses perquisitions administratives dans le cadre de l'état d'urgence, mais aucune n'a pour l'instant entraîné la découverte d'éléments susceptibles d'asseoir une enquête antiterroriste", ajoute-t-il.
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