Corse : manifestation à hauts risques ce samedi à Bastia

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 février 2016 - 11:09
Image
Des CRS lors d'une manifestation.
Crédits
©John Schults/Reuters
Une manifestation à hauts risques, à l'appel du principal groupe de supporters du SC Bastia, se déroulera ce samedi à Bastia.
©John Schults/Reuters
Une manifestation à hauts risques, à l'appel du principal groupe de supporters du SC Bastia, se déroulera ce samedi après-midi à Bastia, en soutien à un jeune supporter grièvement blessé il y a une semaine dans des heurts avec la police à Reims.

Vendredi 19 au soir, le président nationaliste de l'exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni, a mis en garde contre "des risques avérés de dérapages et d'affrontements" lors de cette manifestation organisée par la principale association de supporters du club de football, Bastia 1905. "Il faut absolument désamorcer cette logique de confrontation qui est un piège", a poursuivi M. Simeoni, souhaitant que la manifestation à laquelle il ne participera pas "se déroule dans le calme et la dignité".

Depuis les incidents du 13 février à Reims, dont les circonstances restent floues et qui ont motivé l'ouverture d'une information judicaire et la saisine de l'Inspection générale de la police nationale, la tension n'est pas retombée en Corse, où les incidents parfois violents se sont multipliés, sans toutefois faire de victime.

Le cortège de la manifestation doit démarrer vers 14h30 au palais de justice pour se rendre à la préfecture de Haute-Corse par le boulevard Paoli, la principale artère du centre de Bastia. Plusieurs centaines de CRS et gendarmes mobiles seront déployés et le dispositif de sécurité sera renforcé par des policiers venus de Marseille et Nice.

"Nous insistons encore une fois sur notre volonté d'apaisement (...). Ne laissons pas à nos ennemis la moindre opportunité de nous salir", ont déclaré sur Facebook les membres de Bastia 1905, la principale association de supporters du Sporting Club de Bastia, qui réclame une enquête "totalement impartiale" sur "l'agression" de Maxime Beux, le supporter blessé le 13 novembre à Reims, la levée des poursuites visant les autres supporters du club interpellés en Champagne et la démission du ministre de l'Intérieur et du procureur de Reims. L'association a également annoncé lors de la manifestation la présence de supporters nantais - prévu samedi, le match Bastia-Nantes a été reporté au 9 mars -, italiens et serbes.

Au cours des incidents survenus à Reims, après le match Reims-Bastia, Maxime Beux, 22 ans, a perdu un œil. Il assure avoir été blessé par un tir de flash-ball des forces de l'ordre et son avocate, Me Cynthia Costa-Sigrist, a même évoqué, sur la foi de ses déclarations, "un guet-apens tendu par les policiers". Selon le parquet de Reims, il se serait blessé en tombant sur un poteau alors qu'il était poursuivi par des policiers.

Vendredi, Me Jean-André Albertini, qui est aussi l'avocat du SCB, a annoncé avoir déposé plainte contre X au nom de sept supporters du club impliqués dans les événements rémois -mais pas de celui qui a été blessé- pour "violences aggravées". Tous sont également poursuivis et doivent comparaître le 22 mars à Reims.

Dès dimanche soir, des incidents violents ont éclaté à Bastia, puis lundi et mardi à Corte, où l'université a été bloquée par les syndicats étudiants nationalistes pendant trois jours. Les cours avaient repris jeudi, après notamment des appels au calme des présidents nationalistes de l'exécutif et de l'assemblée de la Collectivité territoriale de Corse, Gilles Simeoni et Jean-Guy Talamoni.

Le blocage a toutefois de nouveau repris dès vendredi, pour protester contre la condamnation à 10 mois de prison, dont 5 ferme, prononcée à l'encontre d'un étudiant interpellé lors des incidents de mardi soir à Corte, une "lourde condamnation" dont M. Simeoni a regretté vendredi soir qu'elle ait enrayé la "logique de désescalade" des jours précédents.

Le contexte corse est aussi marqué par la crispation entre Paris et les dirigeants nationalistes arrivés au pouvoir à la faveur d'une victoire historique lors des élections territoriales de décembre, la manifestation de samedi fait craindre des débordements d'éléments incontrôlés.

A la différence des grandes manifestations nationalistes des années 1980-90, strictement encadrées par des organisations politico-militaires, des groupes de jeunes gens très mobiles et déterminés affrontent désormais les forces de l'ordre dans de véritables scènes de guérilla urbaine en fin de défilé.

 

 

À LIRE AUSSI

Image
Les violences à Bastia.
Corse : un manifestant de Corte condamné à cinq mois ferme
Un manifestant interpellé lors de débordements en Corse mardi a été condamné à cinq mois de prison fermer ce jeudi. Les réactions d'une partie de l'audience ont condui...
18 février 2016 - 20:48
Société
Image
Corse violence bastia supporters
Corse : nouveaux incidents à Corte entre manifestants et police
Trois jours après les heurts lors du match Reims-Bastia, de nouveaux incidents ont éclaté à Corte où quelque 200 personnes se sont rassemblées pour manifester. Une cin...
17 février 2016 - 09:58
Société
Image
Des gendarmes à Bastia le 14 février 2016.
Corse : nouvelle journée "université morte" à Corte, suite aux incidents des derniers jours
La tension est forte en Corse après que des supporters aient été arrêtés en marge d'un match de football à Reims, samedi soir. Depuis, les violences s'enchaînent, ains...
16 février 2016 - 15:11
Société

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
bayrou
François Bayrou, baladin un jour, renaissant toujours
PORTRAIT CRACHE - François Bayrou, député, maire de Pau et plusieurs fois ministres, est surtout figure d’une opposition opportuniste. Éternel candidat malheureux à la...
20 avril 2024 - 10:45
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.