Crash de l'EgyptAir : les restes des corps toujours pas rendus aux familles
Quatre mois après le crash du vol MS804 d'EgyptAir, les restes des corps n'ont pas encore été rendus aux familles et aucune commission d'identification n'a été mise en place par les autorités égyptiennes, a-t-on appris ce mardi 27 de sources concordantes. Cet Airbus A320, reliant Paris au Caire, s'est abîmé le 19 mai entre la Crète et la côte nord de l'Égypte après avoir soudainement disparu des écrans radar, avec 66 personnes à bord, dont 40 Égyptiens et 15 Français.
"Aujourd'hui, nous savons que plus de 60 ADN ont été identifiés, même si les autorités égyptiennes ne nous ont pas communiqué de chiffres officiels", a indiqué une source française proche de l'enquête. Une commission de conciliation et d'identification des victimes, chargée d'entériner l'identification des corps pour permettre leur rapatriement, devait être mise en place fin août, mais cela a été annulé, a-t-elle ajouté. "Rien ne peut légitimer un tel retard. Les proches des victimes ont l'impression d'être pris en otages dans le jeu diplomatique entre Paris et Le Caire", a déploré Me Sébastien Busy, avocat de 22 familles, dont 14 françaises.
Deux théories s'affrontent pour tenter d'expliciter le crash. Les enquêteurs français privilégient l'hypothèse d'un incident technique, alors que l'analyse de l'une des boîtes noires -celle contenant les données de vol- a révélé que des alertes signalant de la fumée à bord s'étaient déclenchées avant le crash de l'Airbus A320. A l'inverse, les autorités égyptiennes semblent privilégier la piste terroriste. Elles mettent en avant la découverte de traces d'explosifs (TNT) sur des morceaux de l'appareil, a expliqué une source proche du dossier, confirmant une information du Figaro.
Mais, pour les enquêteurs français, les débris ont pu être contaminés par les sacs dans lesquels ils ont été placés, une fois repêchés en mer. "Aucun élément n'étaye à ce jour l'hypothèse d'un attentat", a souligné la source proche de l'enquête, rappelant qu'aucune revendication n'a été faite par le groupe État islamique, "ce qui ne colle pas avec le mode de fonctionnement" de cette organisation djihadiste.
A ce jour, aucune provision sur les futures indemnisations n'a été versée aux familles. "Les documents viennent d'être envoyés aux avocats d'EgyptAir. On espère que le processus ne sera pas bloqué", a ajouté Me Busy.
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