Crash d'un Airbus A400M en Espagne : ce que l'on sait de l'accident

Samedi 9 mai, un Airbus A400M Atlas s'est écrasé à Séville, dans le sud de l'Espagne, avec six personnes à son bord. Quatre d'entre elles sont mortes, deux sont dans un état grave. Cet accident s'ajoute à la longue liste des difficultés rencontrées par Airbus depuis le lancement de cet appareil militaire en 2003.

Samedi 9 mai vers 13h, un avion d'Airbus s’est écrasé en Espagne avec six personnes à son bord dans un champ, à environ un kilomètre et demi au nord de l’aéroport San Pablo de Séville. Une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de l'accident. Voici ce que l'on sait de cet accident, ce dimanche matin:

• Combien de morts?  

"Airbus a l'immense chagrin de confirmer que, sur un équipage de 6 personnes, nous avons perdu quatre de nos membres dans l'accident. Deux autres membres d'équipage sont actuellement hospitalisés dans état grave. Tous sont des employés d'Airbus Defence and Space de nationalité espagnole. Nos pensées vont à leurs familles et leurs amis frappés par ce tragique accident et nous leur apportons notre aide et notre soutien", a déclaré samedi soir Airbus dans un communiqué. 

• Quel avion?

L’appareil accidenté est un Airbus A400M Atlas, un appareil militaire livré depuis l’année 2013. Il s’agit d’un quadrimoteur à hélices polyvalent entré en livraison en 2013 destiné à remplacer les C-130 Hercules américains et C-160 Transall franco-allemands. Équipé de quatre turbopropulseurs, l'A400M est capable d'assurer le transport de troupes, de parachutistes et matériel, y compris des blindés et des hélicoptères, sur de longues distances et à grande vitesse tout en atterrissant sur des terrains sommaires. Il peut transporter jusqu'à 37 tonnes sur 3.300 kilomètres. Celui-ci était à destination de l’armée turque.

• Que faisait-il?

L’appareil venait d’être assemblé dans l’usine Airbus de Séville et était en phase de vol d’essai quand, à 500 mètres d’altitude, il a brutalement plongé sur sa gauche et s'est brutalement écrasé. Selon LCI, l’équipage avait repéré un problème et demandé un atterrissage d’urgence. Au cours de celui-ci, l’appareil aurait heurté une ligne électrique à haute tension, d’après les médias espagnols. 

• Qu’est ce qu’on ignore encore?

On ignorait, dimanche matin, les circonstances exactes de l’accident. Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a donc demandé aux autorités d'Airbus de s'expliquer le plus rapidement possible. Une équipe d'experts venant de Toulouse a été dépêchée sur place pour mener l'enquête. 

• Les conséquences pour Airbus?

C’est un nouveau coup dur pour le constructeur aéronautique. En effet, l’accident de samedi est une difficulté de plus dans l’histoire chaotique de l’A400M. Appareil avec une motorisation complexe et des demandes techniques divergentes selon les pays clients, il a connu de nombreux déboires depuis le lancement du programme en 2003 à la demande des armées européennes: retards de fabrication et à la livraison, dépassements de coût de 6,3 milliards d’euros (30% du budget) et querelles entre le client et le patron d’Airbus, Tom Enders. A tel point que ce dernier avait même menacé d’abandonner le programme en 2010. Ce dimanche, Airbus avait pourtant prévu d’inviter des médias spécialisés dans son usine de Séville pour montrer l’accélération de la production et tenter de relancer la carrière commerciale du gros porteur.