Crise agricole : plus de 15 axes routiers bloqués à la mi-journée
Le mouvement de colère des agriculteurs pour réclamer des mesures face à la crise de l'élevage s'est durci ce mercredi avec la mise en place de multiples blocages routiers dans tout le grand ouest, un "mercredi noir" qui comptait déjà une quinzaine de blocages ou opérations escargots à la mi-journée. La circulation devenait difficile ce mercredi midi sur les principales routes bretonnes, normandes, mais aussi sarthoises, les agriculteurs ayant entamé une journée de mobilisation pour "crier leur détresse", avant une table ronde à la préfecture de la région Bretagne, jeudi à Rennes. D'autres barrages devaient s'y ajouter dans l'après-midi.
Les agriculteurs de l'Ouest ont relancé la semaine dernière leurs actions afin d'obtenir des mesures pour faire face aux cours très bas auxquels le porc, le lait et la viande bovine sont achetés par les industriels de la transformation. Le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll a annoncé mardi 26 que le plan de soutien à l'élevage bovin, porcin et laitier de 700 millions d'euros, lancé l'été dernier, serait augmenté de 125 millions.
Mais ce mercredi, plus de 16 barrages ou opérations escargots étaient en place dans les régions Normandie, Bretagne et Pays de la Loire, selon le Centre régional d'information et de coordinations routières (CRICR) de l'Ouest à la mi-journée. Les agriculteurs ont commencé leur journée d'action vers 08h00 avec une quarantaine de tracteurs et remorques qui ont bloqué la RN12, à Plounevez-Moëdec, entre Morlaix (Finistère) et Guingamp (Côtes-d'Armor).
Vers midi cet axe principal du nord de la Bretagne, déjà ciblé à plusieurs reprises la semaine dernière par les agriculteurs, était aussi bloqué à Guingamp et très fortement ralenti par des opérations escargots menées par des tracteurs à Morlaix et à la sortie de Brest. Une autre opération escargot était en cours à Merdrignac (Côtes-d'Armor) à l'ouest de Rennes, avec 40 tracteurs.
Dans le sud Bretagne des barrages se sont aussi formés dans le Morbihan, à Baud (RN24) sur l'axe Rennes/Lorient, à Cléguer (RD769) et à Auray, sur la RN165, aussi bloquée à Quimperlé, entre Lorient et Quimper. Les principaux axes menant à Lorient étaient bloqués. La D787, entre Guingamp et Carhaix, a ensuite été barrée par des manifestants à hauteur de Callac (Côtes-d'Armor), tout comme la RN165 reliant Vannes à Nantes à hauteur d'Arzal (Morbihan), et la RN 176 à Dol-de-Bretagne, entre Saint-Malo et Le Mont-Saint-Michel. Une opération escargot était aussi en cours sur la N166 à Ploërmel (Morbihan) entre Vannes et Rennes.
En Normandie, l’autoroute A84 a été bloquée dans les deux sens peu après 10h00, à hauteur de Guiberville (Manche). A Beuvillier près de Lisieux (Calvados), des agriculteurs bloquaient une laiterie Lactalis.
A Alençon, plus de 60 agriculteurs avec environ 40 tracteurs bloquent totalement la RN12 dans les deux sens. "Le Foll, que fais-tu?", "GMS, laissez-nous vivre", "Industriels, achetez au juste prix", peut-on lire sur des banderoles, a constaté un correspondant de l'AFP.
Dans l'Eure des agriculteurs ont déversé du fumier mercredi matin devant les abattoirs Socopa (groupe Bigard) au Neubourg. "Nous sommes venus leur rappeler qu'il faut qu'ils fassent des efforts, car des producteurs qui ne cessent de perdre de l'argent pendant que des transformateurs et des distributeurs ne cessent d'en gagner, ce n'est plus tenable", a déclaré à l'AFP Eric Chanu, secrétaire général de la FNSEA 27.
En Pays de la Loire à Ancenis (Loire-Atlantique), entre Nantes et Angers, les agriculteurs alternent barrages filtrants et blocages au niveau du péage de l'A11, tandis que d'autres agriculteurs se sont rassemblés à proximité du Mans et sont partis en opération escargot jusqu'au centre ville de la capitale sarthoise, a constaté un photographe de l'AFP. Les manifestations pourraient aussi toucher d'autres régions agricoles françaises.
Dans le Nord une trentaine d’éleveurs bloquaient le poste de douane de Bettignies. Une "occupation est symbolique car ce poste de douane était particulièrement important dans les échanges agricoles avec l'Europe à l'époque des frontières qui a abandonné toute régulation aujourd'hui", a déclaré Jean-Christophe Ruffin, vice-président de la FDSEA Nord.
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