Des Gilets jaunes condamnés pour avoir saccagé un temple de franc-maçons

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La rédaction de France-Soir
Publié le 07 juin 2019 - 16:31
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Une balance de la justice
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© LOIC VENANCE / AFP
Le meneur considère les franc-maçons comme "des violeurs et des pédophiles".
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Le temple du Grand Orient de France à Tarbes avait été saccagé au début du mois de mars en marge d'une manifestation de Gilets jaunes. Huit personnes ont été condamnées jeudi 6 pour ces faits.

 

Le meneur du petit groupe de vandales a écopé d'un an de prison ferme. Un groupe de huit personnes se revendiquant du mouvement des Gilets jaunes a été condamné jeudi à Tarbes pour avoir saccagé un temple maçonnique en mars dernier dans la ville des Hautes-Pyrénées. Les autres prévenus sont condamnés à des amendes.

Selon France Bleu Béarn, les accusés ont tous reconnu les faits qui leur étaient reprochés. Ils étaient soupçonnés d'avoir lancé des pierres sur les vitres du temple, d'avoir pénétré dans les lieux, arraché la sono, renversé des meubles, ou encore recouvert le sol de peinture. Le meneur était ressorti avec quatre épées qui servent lors de cérémonies, qu'il a posées sur les fenêtres de la Banque de France toute proche avant qu’un autre manifestant ne se ravise et ne ramène les objets.

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"J'ai discuté avec ces gens-là et ils reconnaissent des dérives. Violeurs, pédophiles...", a expliqué l'homme qui a mené le groupe. Et d'ajouter: "Quand je suis entré, j’étais dans un état de colère. C’est peut-être de voir tous ces signes ostentatoires qui m'a mis en colère. J’ai pris les épées et je suis sorti".

Un autre prévenu s'est justifié de cette façon: "jJai ouvert une page sur internet et vu que les francs-maçons vénéraient le diable, je ne suis pas allé plus loin. Ça ne m'a pas écorché le cœur de voir cette institution dégradée".

Le procureur de la République s'est insurgé contre des actes "de dégradations exceptionnelles parce qu’on s’en est pris à un lieu de culte ou de confession, là où la République doit garantir la liberté de penser. Ça faisait un moment qu’on entendait parler des francs-maçons sur les réseaux sociaux. Ce qui a été visé, c’est le symbole. Ces dégradations ne sont pas banales, elles sont sous-tendues par la haine". Il a requis plusieurs peines de prisons fermes contre les prévenus.

Cinq des huit Gilets jaunes condamnés avaient des antécédents judiciaires. L’un était en état de récidive légale. Le meneur du groupe avait déjà été condamné à neuf reprises, dont une fois pour apologie d’acte de terrorisme. Il a écopé de deux ans de prison, dont un avec sursis, et devra payer une amende de 1.000 euros.

Les autres se sont vus infligés des peines allant de 1.350 euros d’amende à quatre mois de prison avec sursis et 14 heures de travail d’intérêt général.

"Après les juifs, les francs-maçons... Quand la bêtise rivalise avec l'intolérance la plus crasse", avait réagi dans un tweet le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, après ces violences, dénonçant "la haine" des "individus" coupables de ces "exactions".

Voir:

Après six mois de mobilisation, les "gilets jaunes" peinent à rassembler encore

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