Disparition de Mathis : 20 ans de prison requis contre le père, Sylvain Jouanneau
Les proches de Mathis attendaient le verdict, ce jeudi 4 juin. Alors que Sylvain Jouanneau a continué de se murer dans le silence, refusant de dire où se trouve son fils Mathis, le parquet a requis 20 ans de prison ferme à son encontre. Au terme de ce procès de quatre jours devant les assises du Clavados à Caen, l'homme de 41 ans, jugé pour l'enlèvement et la séquestration de son enfant toujours introuvable depuis 2011, n'a pas changé sa position.
Malgré les demandes répétées des proches de l'enfant et celles des magistrats, Sylvain Jouanneau a refusé de répondre afin, selon lui, de "protéger" les personnes avec qui serait l'enfant. Dans un brouillon de lettre retrouvé sur son ordinateur et lu mercredi 3 à l'audience, Sylvain Jouanneau affirme que son fils est "sous protection de ses frères musulmans". Une thèse peu crédible pour cet homme, décrit comme sans amis.
S'il reste muet quant à l'endroit où il se trouve, Mathis irait "bien", il ne l'aurait pas "tué", à en croire quelques unes de ses vagues déclarations. Il aurait changé de nom et se serait converti à l'islam, comme l'accusé l'a fait en 2006. Pour l'avocate de la mère de Mathis, Aline Lebret, il ne s'agirait que d'un tissu de mensonges. "C'est du vent. Il nous enfume (…), j'ai peur pour la vie" de l'enfant, a-t-elle expliqué avant d'ajouter: "s'il est vivant, il est massacré".
L'accusé, dont le casier judiciaire est vierge, encourt pour ces deux chefs d'accusation une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Le verdict du procès était attendu dans la soirée ce jeudi.
Ce père divorcé n'a pas ramené Mathis chez sa mère comme il aurait dû le faire le 4 septembre 2011. Il a été arrêté trois mois plus tard près d'Avignon, après avoir été aperçu à six reprises, à partir du 4 septembre, par des témoins en France, toujours seul. Si cet ancien cadre a confié à la cour que Mathis est la "plus belle chose qui lui (soit) arrivé dans la vie", une de ses anciennes déclarations vient contredire cette affirmation. En 2010, après son divorce, il avait écrit de lui: "C'est l'enfant de la haine. Il y a des gènes de sa mère en lui. Je ne peux pas faire de miracles (...). J'ai fait le deuil".
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