Distilbène : une victime obtient réparation devant la justice
C'est une première victoire judiciaire pour les victimes du Distilbène. Stéphanie Chevallier, possiblement contaminée par la molécule in uteros et victime d'une malformation génitale la rendant stérile, a obtenu gain de cause devant les tribunaux.
Ce jugement est pour le moins surprenant car la plaignante n'a pas réussi à prouver à la cour la consommation de Distilbène par sa mère, ne disposant pas des ordonnances émises à l'époque pendant la grossesse de cette dernière.
Toutefois, la cour d'appel de Versailles a confirmé jeudi 13 un jugement du tribunal de grande instance de Nanterre qui avait "retenu l'existence de présomptions graves précises et concordantes de ce que l'exposition (...) au Distilbène est bien la cause des malformations ayant conduit à son infertilité".
En conséquence, le tribunal a condamné UCB Pharma à verser à Stéphanie Chevallier, par ailleurs présidente de l'association Filles DES, quelque 120.000 euros de dommages-intérêts, dans son arrêt.
C'est à 19 ans que la victime a découvert qu'elle souffrait d'une grave malformation utérine. Sa mère a pris du Distilbène pendant sa grossesse, les médecins font tout de suite le lien. Après de lourdes opérations et des tentatives de fécondation in vitro, Stéphanie Chervallier n'a jamais réussi à tomber enceinte.
Le Distilbène est le nom commercial d'une hormone de synthèse produite par UCB Pharma prescrite en France entre 1950 et 1977 aux femmes enceintes pour prévenir notamment les fausses couches. Sa nocivité a été établie chez les enfants exposés in utero, provoquant notamment chez eux des cancers et des malformations de l'appareil génital.
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