Elle fait de son suicide l'enjeu d'un sondage sur Instagram et se donne la mort

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La rédaction de France-Soir
Publié le 15 mai 2019 - 21:58
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L'Australie a adopté une législation controversée instaurant des peines de prison pour les cadres dirigeants des réseaux sociaux qui ne retireraient pas promptement les contenus extrémistes
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© Oli SCARFF / AFP/Archives
L'adolescente avait posté un sondage et un statut évoquant son suicide sur Facebook et instagram.
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Une adolescente de 16 ans s'est suicidée lundi 13 en Malaisie après un sondage Instagram. Dépressive, elle avait demandé à ses followers de choisir pour elle entre la vie et la mort. Ils se sont prononcés pour la mort à 69%.

La vie ou la mort. Tel était l'enjeu du sondage publié sur Instagram par une adolescente malaisienne. La mort l'a emporté et la jeune fille s'est jetée du troisième étage d'un immeuble. Un drame qui a choqué le pays et une nouvelle fois relancé le débat sur l'utilisation des réseaux sociaux par les jeunes et leur contrôle.

La jeune fille avait posté ce sondage sur son compte avec pour mot d'ordre: "Très important, aidez-moi à choisir entre D/L", c’est-à-dire entre "death" (la mort) et "life" (la vie). Les instagrameurs ont-ils tous compris le sens de la question? Ont-ils vu cela comme une réelle menace de suicide? Difficile voire impossible à dire, mais à l'échéance du sondage, 69% d'entre eux avait voté pour "D". Lundi, l'adolescente a mis fin à ses jours.

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Sur son compte Facebook, elle avait auparavant écrit en guise de statut "je veux quitter cette p… de vie". L'absence de trace de lutte ou d'une intervention d'un tiers a confirmé la thèse du suicide selon les médias locaux. Un proche de la victime interrogé par les autorités a expliqué que celle-ci était déprimée par le remariage de son père avec une Vietnamienne et le fait qu'elle ne le voyait donc plus très souvent.

Le débat s'est enflammé en Malaisie, visant le rôle des réseaux sociaux mais aussi l'absence d'alerte ou la responsabilité des internautes qui ont voté pour la mort. Certains jugent déjà qu'ils devraient pouvoir être poursuivis pour homicide involontaire et puni de deux ans de prison minimum.

Le ministre malaisien de la Jeunesse et des Sports a parlé d'un "problème national qui doit être traité sérieusement", se disant inquiet pour la santé mentale des jeunes en Malaisie. La responsable de la communication d'Instagram pour l'Asie Pacifique a reconnu que le réseau social a "l'importante responsabilité de s'assurer que les gens qui utilisent Instagram se sentent en sécurité et soutenus", rappelant que des moyens de signalement existent afin d'alerter sur certains contenus, et que les internautes pouvaient également contacter eux-mêmes les services d'urgence.

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