Enfant retrouvé dans une valise : le père qui avait tenté de lui faire passer la frontière devant la justice
L'affaire du petit Adou, Ivorien de huit ans, découvert recroquevillé dans une valise par les gardes frontières espagnols en 2015 à Ceuta, est jugée à partir de ce mardi 20. Le tribunal de cette enclave espagnole au Maroc, l'un des principaux points de tension migratoire en Europe, fait face à une affaire où se mêlent les questions de mauvais traitements et le drame migratoire.
C'est en effet contre le père de l'enfant que le parquet requiert trois ans d'emprisonnement. Adou était enfermé dans une valise, risquant l'asphyxie. C'est le passage au rayon X qui avait révélé sa présence dans le bagage. Le père explique qu'il ignorait que son enfant voyagerait dans de tel condition.
Arrivé irrégulièrement en Espagne mais régularisé depuis, l'homme de 45 ans avait obtenu de faire venir sa femme et sa fille par regroupement familial. Mais les autorités avaient refusé la venue de son fils eu égard à ses revenus. Il dit avoir été trompé par un passeur qui lui aurait assuré que son fils voyagerait par avion et par la route, et assure que son fils n'avait plus personne pour s'occuper de lui en Côte d'ivoire. La jeune Marocaine qui transportait la valise en question n'a pas été retrouvée.
Voir: Ceuta et Melilla, seules frontières terrestres entre l'Afrique et l'Europe
"Je vais à ce procès très confiant parce que je ne suis pas un trafiquant d'êtres humains. Je n'allais pas trafiquer avec mon propre enfant", a-t-il déclaré peu avant de comparaître devant un tribunal de Ceuta.
Le père a été écroué en 2015 avec interdiction de quitter le territoire espagnol tandis que sa famille a pu s'installer en France.
Avec l'autre enclave espagnole de Melilla, Ceuta constitue le seul point de passage terrestre entre l'Europe et l'Afrique. Les clôtures, barbelés et miradors ne suffisent pas à décourager les milliers de candidats à l'immigration de tenter leur chance.
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