Esclavage moderne : cinq familles roms bulgares brutalisaient les mendiants
Les bourreaux avaient promis une vie meilleure à leurs victimes. Depuis au moins trois ans à Toulouse, 33 ressortissants bulgares, dont un mineur, issus de la communauté rom, ont été mis en esclavages par cinq autres familles de la même nationalité. Mardi 5, un vaste coup de filet des forces de l'ordre a permis de mettre fin à cette odieuse traite d'êtres humains.
Les policiers de la sûreté départementale, en charge des opérations, ont interpellé onze personnes, huit hommes et trois femmes, dont quatre ont déjà été mises en examen pour "trafic d'êtres humains en bande organisée", "blanchiment aggravé" et "exploitation de la mendicité".
Les esclavagistes modernes recrutaient des personnes en Bulgarie, de préférence diminués ou limités intellectuellement, pour les ramener en France. Une fois arrivés à Toulouse, ils sont contraints de mendier, sous la menace de subir des violences particulièrement sordides en cas de refus. Délestés de leur papier d’identité, ils étaient postés sur différents carrefours de la ville (Ponts-Jumeaux, Minimes, Barrière de Paris, Gramont) et étaient tenus de rapporter de l’argent en mendiant. Chacun devait rapporter quotidiennement une certaine somme définie à l'avance selon l'emplacement où ils étaient envoyés faire la manche. Gare à ceux qui ne ramenaient pas assez d'argent.
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"L'un d'eux s'est fait rouler dessus par une voiture, un homme a été attaché toute une nuit à un arbre et battu à coup de câble électrique, un homme a reçu des coups de couteau, un autre un coup de feu", a fait savoir le patron de la sûreté. La plupart des victimes étaient "contraintes de boire de la vodka frelatée pour les diminuer physiquement", rapporte La Dépêche du Midi.
L'enquête a débuté en mai 2017, après la plainte d'un Bulgare qui a brisé la loi du silence et a dénoncé les pratiques de ses tortionnaires.
Sur les 33 mendiants victimes, figure un enfant de 7 ans. Toutes ces personnes ont été prises en charge par la préfecture de Haute-Garonne et les autorités consulaires bulgares qui préparent d’ores et déjà le rapatriement de la quasi-totalité des mendiants volontaires pour repartir en Bulgarie.
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