Etats-Unis : trois policiers abattus en Louisiane par un ex-marine
Trois policiers ont été tués, et trois autres blessés, dimanche 17 au matin lors d'une fusillade à Bâton-Rouge aux Etats-Unis. La capitale de la Louisiane, au sud-est du pays, est marquée par de fortes tensions raciales et a été le théâtre de nombreuses manifestations, souvent réprimées de manière très musclée par la police ces deux dernières semaines.
Mike Edmonson, le chef de la police de l'Etat de Louisiane a affirmé que le tireur "a été abattu"."Pour l'instant, nous ne connaissons pas les mobiles du tireur" a déclaré depuis la Maison Blanche Barack Obama. Selon le récit du colonel Edmonson, des riverains ont appelé la police dimanche en début de matinée pour les prévenir qu'un homme armé et vêtu de noir se promenait dans le quartier. Une vidéo mise en ligne par la chaîne de télévision WAFB9 montre des policiers arrivant sur les lieux où une succession de tirs se fait entendre. Trois policiers ont été tués et trois blessés, dont l'un d'eux se trouve dans un état critique, selon les autorités locales.
L'identité du tireur a été communiquée à plusieurs médias anonymement; il s'agit de Gavin Long, jeune homme noir qui fêtait ses 29 ans le jour où il a commis son crime. Selon le Pentagone, l'homme était un vétéran du corps des marines, qui a été déployé en Irak pendant huit mois en 2008. Il était originaire de Kansas City dans le Missouri, ville située à 1.150 kilomètres de la fusillade. L'année dernière, il avait fait légalement procéder au changement de son nom pour devenir "Cosmo Ausar Setepenra", une façon de marquer son appartenance proclamée à la Nation Washitaw, groupe d'Afro-Américains disant être une nation souveraine au même titre que les Amérindiens. Reconverti en coach personnel, il publiait sur son site et sur YouTube des textes ou vidéos qui disaient que le gouvernement "haïssait les noirs" et encourageait ses auditeurs à riposter.
Bâton-Rouge a été marquée par de nombreuses manifestations contre les violences policières après la mort début juillet d'Alton Sterling, un vendeur ambulant noir abattu par un policier. La vidéo amateur de ses derniers instants, devenue virale en une journée sur Internet, a provoqué une vague d'indignation dans tout le pays et même au-delà. Le lendemain, un autre homme noir, Philando Castile mourrait sous les balles de la police, dans le Minnesota au nord du pays.
C'est au cours d'une des manifestations "Black Lives Matter" (les vies des noirs comptent), qu'un homme a abattu cinq policiers à Dallas, le 7 juillet. Micah Johnson, lui aussi ancien militaire américain, avait affirmé avoir agi de la sorte en réponse aux meurtres commis par les forces de l'ordre.
Les médias américains pointent que l'un des policiers tués, l'officier Montrell Jackson était noir. Il avait publié sur son compte Facebook le 8 juillet, après le meurtre d' Alton Sterling par un policier: "J'aime ma ville, mais je me demande si cette ville m'aime en retour. Dans cet uniforme, je me sens sale, cible de regards de haine, et hors de cet uniforme considéré comme une menace… La haine ne doit pas infecter nos cœurs".
Les policiers sont en alerte depuis quelques temps à Bâton-Rouge; où trois personnes ont été arrêtées la semaine dernière car elles auraient eu pour projet d'assassiner des policiers. La législation des armes à feu en Louisiane permet de s'en procurer facilement, y compris des fusils d'assaut semi-automatiques.
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