Euro 2016 : devant le tribunal, les supporters arrêtés regrettent leur "stupidité"

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 juin 2016 - 11:51
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Un supporter Anglais face aux policiers à Marseille le 11 juin.
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a peine la plus lourde prononcée a été de deux ans de prison, dont un an ferme.
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Plusieurs auteurs des débordements de Marseille, en marge du match Angleterre-Russie, ont exprimé des regrets en comparution immédiate.

L'alcool cuvé, les supporters jugés à Marseille pour les violences du week-end en marge du match Angleterre-Russie ont battu leur coulpe, sans émouvoir les juges, qui ont distribué les peines de prison ferme, parfois pour des jets de cannettes sans victime.

"J'ai un énorme sentiment de honte par rapport à mes actes", a déclaré à la barre du tribunal correctionnel David Palmeri, un Français de 29 ans qui a écopé de la peine la plus lourde: deux ans de prison dont un an ferme.

Il a été repéré sur des bandes de vidéo-surveillance en train de frapper, dans les environs du Vieux-Port, trois personnes différentes, et qui n'ont pas été identifiées, à coups de pied, de poing et de ceinture, volé un drapeau et le maillot d'un supporter anglais.

La soirée avait pourtant bien commencé, rapporte cet employé d'une société de location de voiture: "J'ai passé deux bonnes heures à boire des coups avec des Anglais. Ca se passait très bien".

Mal à l'aise à la barre, M. Palmeri, jamais condamné par ailleurs comme presque tous ceux qui ont comparu lundi, a écrit une lettre pour sa défense. "Je reconnais ma totale bêtise", a-t-il lu. "Je ne suis pas un hooligan. J'étais aveuglé par la stupidité".

"On attrape toujours celui qui court le moins vite ou le plus bête", a dénoncé Henri Viguier, qui défendait plusieurs supporters, estimant les peines disproportionnées et regrettant que les auteurs des violences physiques graves ne soient pas devant le tribunal.

Neuf autres personnes devaient au total se succéder à la barre lundi, dont six Britanniques, penauds, tentant de se faire comprendre malgré la traduction approximative assurée par une interprète qui officie d'habitude... en roumain.

Parmi eux, Ian Hepworth, un infirmier psychiatrique de 41 ans, dormira encore trois mois dans une prison française avant de pouvoir rentrer chez lui. Il a reconnu avoir lancé une bouteille de bière en verre, dimanche vers 01H00 du matin, en direction de policiers dans le centre-ville.

"Mon métier, c'est d'aider les gens, j'ai fait quelque chose de stupide", s'est-il excusé, assurant n'avoir jamais eu l'intention de toucher les policiers qui se trouvaient à 8 mètres. "Je voulais impressionner mes nouveaux amis français", a précisé M. Hepworth, chemisette bleue ciel, crâne rasé et visage rond.

Benjamin des prévenus, Alexander Booth, un Anglais âgé de 20 ans, comparaît encore vêtu de son tee-shirt blanc de l'équipe d'Angleterre. Il reconnaît avoir lancé un gobelet de bière en plastique et avoir fait un doigt d'honneur en direction des gendarmes, sur le Vieux-Port, samedi soir.

"Je m'excuse auprès des habitants et de la police de Marseille. J'étais au mauvais endroit au mauvais moment", a déclaré en anglais ce chef cuisinier se décrivant comme "travailleur".

"Dès qu'on a un uniforme, on est une cible", a déploré de son côté le procureur André Ribes, dénonçant des tirs de bouteilles de verre en direction des jambes des gendarmes mobiles, sciemment en dessous du bouclier.

Un militaire de carrière de 23 ans, Lee Phillips, s'en est tiré avec une peine moins lourde, un mois de prison ferme, mais sans mandat de dépôt, ce qui devrait lui permettre de ne pas dormir à la prison des Baumettes lundi soir.

Dans son cas, l'enquête n'a pas permis d'établir clairement s'il avait lancé une cannette vide en visant des policiers ou une Française, habillée en rose et brandissant un drapeau tricolore, qui avait insulté les Anglais et fait un doigt d'honneur.

Aux juges, il avait aussi expliqué sa crainte d'être révoqué de l'armée britannique et de ne pas revoir sa mère, qui souffre d'un cancer en phase terminale. C'est pour pouvoir l'accompagner dans ses derniers instants que son départ en Irak avait été repoussé par l'armée britannique.

A Nice, poursuivi pour violences volontaires sur des policiers lors d'incidents survenus samedi soir, un Nord-Irlandais de 23 ans a été condamné à 3 mois de prison avec sursis.

 

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