Faute professionnelle : les parents d'un enfant handicapé reçoivent 11 millions d'euros

Après des longues années de procédure, les parents d'un garçon, né handicapé à 100% à cause d'une erreur médicale, vont recevoir une indemnisation de 11 millions d'euros, selon une décision de la cour d'appel d'Aix-en-Provence.

C'est un juste retour des choses… et encore, sûrement loin d'être suffisant pour rattraper tout une vie. Privé d'oxygène lors de l'accouchement, Philippe Giardina est aujourd'hui handicapé à 100% en raison des fautes commises par un obstétricien. Alors que le médecin avait été reconnu coupable et condamné il y a deux ans pour "coups et blessures involontaires" et "altération frauduleuse de la vérité", la famille du garçon va recevoir une indemnisation de 11 millions d'euros.

Âgé aujourd'hui de 14 ans, Philippe se déplace en fauteuil roulant, ne parle pas et ne peux s'alimenter seul. Les lésions provoquées par le refus du médecin de faire une césarienne à sa mère lors de sa naissance ont entraîné chez lui une infirmité motrice et cérébrale (IMC) qui l'a rendu handicapé à 100%.

Censé être l'un des plus beaux jours de leur vie, cette journée de sa naissance est devenue un cauchemar pour cette famille. Le 29 juillet 2000, Sandrine Giardina entre dans une clinique de Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes) pour accoucher de son fils. Mais les choses ne se passent pas comme prévu. L'enfant présente une "bosse séro-sanguine" (une excroissance du crâne, NDLR). Le médecin, qui refuse toute césarienne, insiste pour effectuer un accouchement par voie naturelle. Un acte irréversible qui privera l'enfant d'oxygène.

Aujourd'hui, cette somme record de 11 millions d'euros servira à payer les aides à domicile et les éducateurs pour que l'adolescent puisse être accompagné 24 heures sur 24. "Le prix de la vie gâchée n'a pas de prix car si en tant que parents nous sommes rassurés, sa vie à lui est parfaitement gâchée", a expliqué la mère du garçon, précisant que l'argent lui sera versé chaque mois et non d'un seul coup.

Si l'adolescent peut désormais prétendre plus ou moins à un avenir serein, il n'a jamais reçu la moindre excuse. La mère était pourtant prête à pardonner cette faute professionnelle. "J'ai longtemps attendu qu'il demande pardon à Philippe, j'étais prête à demander qu'il soit son parrain", a-t-elle expliqué. En vain. Les excuses ne sont jamais venues, même 14 ans après les faits. "Le fait de ne pas demander pardon est un manque d'éducation alors qu'il a cassé la vie d'une personne, d'une famille".