Fessenheim : les salariés d'EDF mobilisés contre la fermeture programmée de la centrale

Auteur(s)
La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 14 septembre 2016 - 16:45
Image
La centrale nucléaire de Fessenheim.
Crédits
©Michelle Tantussi/Sipa
Pour les syndicats, la fermeture de Fessenheim est un "non-sens" économique et social.
©Michelle Tantussi/Sipa
Les salariés d'EDF manifestent ce mercredi contre la fermeture programmée de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Haut-Rhin. Un rassemblement est prévu sur le parvis du siège du comité central d'entreprise à Levallois-Perret, avec la participation de salariés venus de plusieurs sites, dont une centaine ayant fait le déplacement depuis Fessenheim.

Les salariés d'EDF se mobilisent ce mercredi 14 contre la fermeture programmée de la doyenne des centrales nucléaires françaises, celle de Fessenheim (Haut-Rhin), un "non-sens" économique et social aux yeux des syndicats, à l'occasion d'un comité central d'entreprise (CCE) consacré à ce dossier. Fait significatif, les quatre syndicats représentatifs de l'électricien, CGT, CFE-CGC, CFDT et FO, ont tous déposé un préavis de grève pour protester contre cette décision de fermeture jugée "scandaleuse" par les élus du CCE qui y sont "unanimement opposés". Un rassemblement est prévu sur le parvis du siège du CCE, à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine), pendant la réunion de l'instance ce mercredi, avec la participation de salariés venus de plusieurs sites, dont une centaine ayant fait le déplacement depuis Fessenheim. La CGT et FO ont aussi appelé les agents à des baisses de la production électrique.

L'Etat et EDF ont trouvé en août un accord sur les modalités d'indemnisation de l'électricien, portant au minimum sur 400 millions d'euros, qui ouvre la voie à la fermeture anticipée de la centrale alsacienne. L'arrêt définitif de Fessenheim, promesse de campagne de François Hollande en 2012, est fixé à l'horizon 2018, quand EDF prévoit de mettre en service l'EPR de Flamanville (Manche). Le CCE est appelé à rendre son avis d'ici fin octobre, tandis que le conseil d'administration d'EDF devra lui aussi se prononcer d'ici à la fin de l'année sur le protocole d'indemnisation de l'électricien et la demande d'abrogation de l'autorisation d'exploiter.

L'accord conclu avec l'Etat prévoit une indemnisation par étapes, avec un premier versement "de 100 millions d'euros" au moment de l'arrêt de la centrale, en service depuis 1977, et "des étapes ultérieures en fonction de plusieurs paramètres, dont le prix de l'énergie" dans les années suivant la fermeture, selon le ministère de l'Energie. Parmi ces étapes, un second versement "fixe" de "300 millions d'euros" a déjà été acté, avait précisé en août une source au fait des discussions. Vent debout contre cette fermeture anticipée, les syndicats de l'électricien mettent en cause à la fois le montant de l'indemnisation proposée, les conséquences pour le réseau électrique et les répercussions en termes d'emploi, alors que l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) "autorise Fessenheim à continuer de produire pour dix ans", rappelle la CGT, premier syndicat chez EDF.

C'est une décision qui "ne repose que sur des choix purement politiques et électoralistes", dénonce la fédération FNME-CGT, en mettant en garde contre les "choix actuels" du gouvernement qui auront des "impacts lourds de conséquences sur l'indépendance énergétique et la compétitivité de l'énergie en France". Il s'agit d'une "aberration industrielle, économique, sociale et climatique", juge pour sa part la CFE Energies. "Où est donc la cohérence d'un gouvernement qui se gargarise dans le même temps de refonder la filière nucléaire ?", se demande-t-elle.

Mobilisée également, la CFDT estime "infondée" la fermeture d'une "installation opérationnelle pouvant délivrer 2X900 MW (mégawatts) en émettant peu de CO2". Quant à FO, elle fustige une "indemnité ridicule" versée par l'Etat et qualifie la fermeture de "non-sens économique et social". La fermeture de la centrale de Fessenheim, où travaillent en permanence environ 700 agents EDF et 200 personnels de sous-traitance, est réclamée de longue date par les écologistes, ainsi que par l'Allemagne et la Suisse, pays frontaliers du site, inquiets pour la sécurité de cette installation située sur une faille sismique.

 

À LIRE AUSSI

Image
EDF Illustration
Fessenheim : les syndicats d'EDF appellent à la grève contre la fermeture
Les salariés d'EDF sont appelés à se mobiliser et à faire grève mercredi contre la décision de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin), à l'occasi...
13 septembre 2016 - 17:33
Politique
Image
La centrale nucléaire de Fessenheim.
Fermeture de Fessenheim : un accord à 400 millions d'euros entre l'Etat et EDF
Après de longues tractations parfois houleuses, l'Etat et EDF sont arrivés à un accord sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim. Celui-ci prévoit une in...
24 août 2016 - 20:08
Politique
Image
La centrale nucléaire de Fessenheim.
Haut-Rhin : un réacteur de Fessenheim arrêté pour des contrôles
Déjà confrontée à l'hostilité des écologistes et de l'Allemagne, la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) a dû arrêter le 13 juin son réacteur n°2 pour procéder...
16 juin 2016 - 21:50
Tendances éco

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
Castex
Jean Castex, espèce de “couteau suisse” déconfiné, dont l'accent a pu prêter à la bonhomie
PORTRAIT CRACHE - Longtemps dans l’ombre, à l’Elysée et à Matignon, Jean Castex est apparu comme tout droit venu de son Gers natal, à la façon d’un diable sorti de sa ...
13 avril 2024 - 15:36
Politique
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.