Génération identitaire traitée de "nazie" : deux militants antiracistes au tribunal

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La rédaction de France-Soir
Publié le 20 septembre 2018 - 14:02
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Des militants de Génération Identitaire tentent de bloquer le passage de migrants sur un col des Alpes, 21 avril 2018
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© ROMAIN LAFABREGUE / AFP/Archives
Madjid Messaoudene avait à plusieurs reprises utilisé le terme "nazi" pour qualifier l'opération anti-migrants de Génération identitaire.
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L'élu de Seine-Saint-Denis Madjid Messaoudene et le membre du PCF Thomas Portes comparaissent ce jeudi après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris pour injure publique. Génération identitaire avait déposé plainte notamment suite à l'emploi du terme "nazi" pour qualifier les membres du groupe d'ultra-droite ou son opération anti-migrants au col de l'Echelle.

Les faits remontent à l'opération médiatique de Génération identitaire au col de l'Echelle en avril dernier. Le groupe d'ultra-droite avait alors organisé un blocage symbolique de la frontière franco-italienne pour dénoncer le passage des migrants dans cette zone.

Une opération qui avait sans surprise suscité de nombreuses réactions outrées, dont celles de l'élu de Saint-Denis Madjid Messaoudene et Thomas Portes, responsable PCF du Tarn-et-Garonne. Le premier avait à plusieurs reprises comparé les militants à des nazis sur Twitter.

"La chasse aux nazis ne s'est jamais arrêtée", avait-il écrit sans nommer Génération identitaire mais en réponse à un commentaire sur la question. Dans d'autres messages, il avait écrit: "Pourquoi y'a pas d'avalanche quand Generation identitaire font du trekk en bande nazie?", accompagné du hashtag "OuiAuxNazisensevelis". Ou encore "Pour empêcher des nazis de traquer les migrants y'a plus personne mais pas panique".

Voir: Les opérations antimigrants des identitaires sont contraires à la loi, rappelle la Chancellerie

Le groupe a décidé de porter plainte pour injure publique et l'audience doit avoir lieu ce jeudi 20 dans l'après-midi. La jurisprudence en la matière considère que qualifier quelqu'un de "nazi" relève bien de l'injure (le terme "néo-nazi" peut en revanche être utilisé dans certains cas). Toutefois le tribunal devra définir que ces propos peuvent être qualifiés d'"expression outrageante, termes de mépris ou invective qui ne renferme l'imputation d'aucun fait".

"J’ai voulu dénoncer cette escapade d’une violence inouïe. Pour alerter et aussi pour mettre le pouvoir en place face à ses responsabilités", s'est justifié dans Le Parisien Madjid Messaoudene, fort d'un comité de soutien regroupant 2.000 personnes.

Thomas Portes comparaîtra au même moment. Il avait qualifié l’action au col de l’Echelle d’"opération aux relents nauséabonds" et parlé de "groupes aux comportements fascisants ".

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