Grogne de la police : les syndicats ont peu mobilisé devant les tribunaux ce mardi

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 25 octobre 2016 - 19:23
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Les syndicats, dont les représentants seront reçus mercredi 26 à 18h00 par François Hollande, entendent canaliser le ras-le-bol des policiers.
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Les syndicats de policiers qui avaient appelé à manifester devant les tribunaux ce mardi, notamment pour dénoncer le "laxisme" de la justice à l'égard des agresseurs des forces de l'ordre, ont très peu mobilisé. Seuls 150 agents ont répondu présents devant le palais de Justice, une centaine devant le tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), une quarantaine à Lille et Toulouse, une trentaine à Marseille et Lyon, une cinquantaine à Rennes ou une vingtaine à Rouen.

Débordés par un mouvement de grogne qui leur échappe depuis plusieurs jours, les syndicats de policiers ont peu mobilisé ce mardi 25 avec leur premier appel à se rassembler devant les tribunaux pour dénoncer notamment le "laxisme" de la justice à l'égard des agresseurs des forces de l'ordre. Alliance, premier syndicat de gardiens de la paix, Synergie Officiers, l'Unsa et des syndicats de commissaires (SCPN, SICP) avaient appelé à "des rassemblements silencieux" devant les palais de justice, chaque mardi de 13h00 à 13h30.

Les policiers étaient environ 150 devant le palais de justice de Paris, une centaine devant le tribunal de grande instance de Bobigny (Seine-Saint-Denis), une quarantaine à Lille et Toulouse, une trentaine à Marseille et Lyon, une cinquantaine à Rennes ou une vingtaine à Rouen. Une faible mobilisation comparée aux manifestations qui se déroulent, hors cadre syndical, chaque soir depuis neuf jours un peu partout en France. Ils étaient encore quelques centaines de policiers lundi 24 au soir à Paris, entre 200 et 300 à Toulouse ou 300 à Béthune (Pas-de-Calais).

Les syndicats, dont les représentants seront reçus mercredi 26 à 18h00 par François Hollande, entendent canaliser le ras-le-bol des policiers et mettre à l'agenda la "révision du cadre juridique d'emploi des armes" et la "mise en place de peines plancher pour les agresseurs", créées sous la droite et abrogées sous François Hollande. L'intersyndicale réclame également "l'alignement de la répression des outrages à personne dépositaire de l'autorité publique sur celle des outrages à magistrats dont les peines sont doubles". Au-delà du chiffre, "il s'agit d'attirer l'attention des pouvoirs publics et en particulier du président de la République, montrer que les policiers se mobilisent", s'est défendu Philippe Capon (Unsa). "Il n'est pas question de regagner du terrain. Le terrain, on l'a, les adhérents sont là, on représente une grande partie des policiers", a-t-il ajouté rappelant que "85% des policiers ont participé aux élections professionnelles".

Pour Jean-Claude Delage (Alliance), "très rapidement les policiers vont se rendre compte de qui porte leur parole et qui ne la porte pas". "Les syndicats aujourd'hui ne sont absolument pas discrédités (...) on va voir dans les jours et les semaines qui viennent vers qui les policiers se tourneront", a-t-il ajouté. "Nous sommes les seuls aujourd'hui à pouvoir porter ce message aux plus hautes personnalités", a renchéri Patrice Ribeiro (Synergie). "Même si on n'est pas en accord avec les modalités choisies par les policiers (protestataires), on retrouve une partie de ce qu'ils dénoncent comme étant des choses qu'à titre syndical nous avons déjà dénoncées", a défendu Céline Berthon (SCPN). "Une chose est certaine: le gouvernement ne nous a pas entendu. Le fait que la police doive en arriver là, va probablement profondément transformer le syndicalisme policier et ce sera la faute du gouvernement", a-t-elle ajouté.

De son côté le syndicat Unité-SGP police FO, deuxième syndicat des gardiens de la paix, a appelé à une "marche de la colère policière et citoyenne" mercredi. Des marches et des rassemblements sont prévus dans 45 villes de France. Les policiers protestataires ont eux appelé à manifester mercredi devant l'Assemblée nationale. Leur mouvement a débuté le 17 octobre, en faisant fi de leur devoir de réserve, à la suite de l'attaque aux cocktails Molotov de quatre de leurs collègues à Viry-Châtillon (Essonne) quelques jours plus tôt. Criant leur "ras-le-bol", en rupture avec leurs syndicats et leur hiérarchie, ils réclament notamment plus d'effectifs et de moyens matériels. "La grogne gagne du terrain et on veut que ça passe par la base et non par les syndicats", affirmait encore lundi à l'AFP, sous couvert d'anonymat, un policier des Hauts-de-Seine qui participe aux rassemblements dans la capitale.

 

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