Il étrangle à mort sa mère et sort de prison onze mois plus tard
C'est une "décision exceptionnelle" que vient de prendre la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Rouen. Elle a remis en liberté Jean-Pierre Lance, un septuagénaire qui a avoué en février dernier avoir étranglé à mort sa mère de 95 ans atteinte d'un cancer. Il était depuis en détention provisoire.
Les faits avaient eu lieu dans la nuit du 5 au 6 février, au Havre. Alors que sa mère l'avait réveillé en pleine nuit pour qu'il l'aide à faire ses besoins, le prévenu avait "craqué" et étranglé sa mère pendant de longues minutes jusqu'à ce que mort s'en suive. Il avait ensuite tenté de mettre fin à ses jours en ingurgitant de l'eau de Javel. Le corps de la victime avait été découvert par une infirmière qui avait également trouvé Jean-Pierre Lance inanimé.
Pris en charge par les secours, il avait finalement confessé son crime aux enquêteurs venus l'interroger sur son lit d'hôpital. Mis en examen, il avait été placé en détention provisoire dans l'attente de son procès.
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"Il n’en pouvait plus de s’occuper de sa mère très âgée, dont l’état de santé se dégradait à cause d’un cancer. Il n’en pouvait plus des soins, des allers-retours permanents des aidants au domicile, il n’en pouvait plus de se lever la nuit. Mon client, M. Lance, était exténué. Alors, cette nuit-là, cela s’est fait d’un coup... Il a voulu la libérer, et sans doute aussi se libérer", a plaidé l'avocat du suspect Me Abdel Alouani devant la chambre de l’instruction rapporte Paris-Normandie.
Un point de vue que ne partageait pas l’avocat général Patrice Lemonnier: "C’est un dossier complexe mais quand même... On ne tue pas les gens comme ça! Cette dame de 95 ans était âgée, toutefois elle n’était pas grabataire, elle n’était pas à l’article de la mort. M. Lance n’a cherché aucune solution avant de tuer sa mère. Et puis, la strangulation a duré de quinze à vingt minutes, ce n’est pas fait pour abréger la souffrance de quelqu’un...". Le magistrat avait requis un retour en prison.
L'avis du ministère public n'a pas été suivi par la cour qui a donc remis en liberté Jean-Pierre Lance dans l'attente de son procès aux assises de la Seine-Maritime. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.
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