Indonésie : un nouveau délai pour Serge Atlaoui
Serge Atlaoui, le Français condamné à mort en Indonésie pour trafic de drogue, a obtenu ce jeudi quelques jours de sursis supplémentaires. La cour administrative de Jakarta devait examiner ce jour son recours contre le rejet par le président indonésien de sa demande de grâce. La défense lui reprochait de ne pas avoir motivé sa décision. L'examen de ce recours a été reporté d'une semaine au jeudi 13 mai, l'avocat de la défense n'ayant pu s'y rendre pour raison de santé.
Ces quelques jours de plus pourraient permettre à la diplomatie française de poursuivre son travail auprès des autorités indonésiennes. En effet, il est peu probable que le recours de Serge Atlaoui en lui même change quoi que ce soit à sa condamnation.
Même si la cour administrative décidait le 13 mai que le refus de la grâce doit être motivé, ce point de procédure n'accorderait probablement qu'un nouveau sursis au Français, le temps qu'un nouveau refus lui soit adressé. Les autorités indonésiennes sont en effet d'une extrême sévérité avec les trafiquants de stupéfiants. La drogue fait des ravages dans le pays, ses victimes se comptent par dizaines de milliers chaque année. Quatorze condamnés y ont déjà été exécutés en 2015.
Serge Atlaoui avait été arrêté en 2005 dans un laboratoire de production d'ecstasy et condamné à la peine capitale en 2007. Il n'a cessé depuis 10 ans de plaider son innocence. Il dit avoir été présent dans cette fabrique de drogue qu'il croyait être une usine d'acrylique pour y installer des machines.
Une version qu'a défendue François Hollande en avril dernier: "Nous comprenons que l'Indonésie veuille lutter contre le trafic de drogue mais, en l'occurrence, Serge Atlaoui a été un opérateur d'un laboratoire dont il n'imaginait pas qu'il puisse fabriquer cette marchandise et il n'avait pas de passé judiciaire".
Le chef de l'Etat et le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, ont à plusieurs reprises indiqué que l'exécution du Français aurait des conséquences sur les relations diplomatiques entre Paris et Jakarta. Mais l'Indonésie a déjà démontré qu'elle était prête à exécuter des ressortissants étrangers.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.