Des islamistes radicaux entraînaient au club de foot US Lagny
Ils étaient déjà fichés pour islamisme radical et ont même été condamnés, ou sont poursuivis, pour des faits en lien avec le terrorisme. Au club de foot de l'US Lagny, les deux hommes encadraient pourtant depuis plusieurs mois des équipes. Et ce en toute impunité puisque les autorités n'ont réagi que récemment, selon Le Parisien qui dévoile leur identité: Nabil Aissaoui et Keita Gaoussou.
La ville de Lagny-sur-Marne, en Seine-et-Marne, est pourtant très sensibilisée au radicalisme. La mosquée de la commune fait ainsi partie des trois fermées dans la foulée des attentats du 13 novembre 2015, le 2 décembre précisément, car soupçonnées d'abriter des islamistes radicaux. Des vidéos de propagande de l'Etat islamique et des munitions "pour arme de guerre" y avaient été découverts, avait révélé la préfecture.
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Keita Gaoussou et Nabil Aissaoui sont présentés par un historique du club, contacté par France-Soir, comme des jeunes trentenaires sans histoire, bons pères de famille (quatre enfants pour Gaoussou, deux pour Aissaoui). "On savait qu'ils étaient dans la religion mais sans plus", ajoute cette source qui dit tomber de l'armoire. Pourtant les renseignements les avaient à l'œil.
Comment alors Nabil Aissaoui et Keita Gaoussou, radicaux identifiés par les autorités, soupçonnés d'avoir participé voire organisé une filière djihadiste notamment, ont-ils pu prendre autant d'influence, puis de responsabilités, dans le club de foot de la ville?
Les détails chronologiques restent encore à affiner mais il semble que les deux hommes aient été des spectateurs assidus des tribunes du club. Au point d'en prendre plus ou moins le contrôle de fait, calmant une ambiance gangrénée par les insultes, voire des bagarres. Le duo a pris tellement de place que ce seraient les joueurs qui auraient exigé leur nomination à des postes d'encadrement des équipes seniors. Le président a accepté: "c'était ça ou une bonne partie des joueurs s'en allait ailleurs" a-t-il confié, cité par RTL. Des témoins repris par la presse suisse (Le Matin par exemple) évoquent des prières organisées sur le terrain.
Ce sont des agents des services municipaux qui auraient fini par faire remonter un signalement, et la mairie a alors décidé de se saisir du dossier. Puis en concertation avec le club et la préfecture décision a été prise d'écarter les deux hommes.
A noter toutefois que Keita Gaoussou n'était déjà plus en fonction puisque incarcéré à la prison de Fleury-Mérogis (Essonne), selon Le Parisien, pour non respect de son assignation à résidence. Nabil Aissaoui est pour sa part mis en examen pour association de malfaiteurs en lien avec le terrorisme pour d'autres faits. En juin il avait été condamné à 12 mois de sursis: il avait transformé son domicile en école coranique.
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