Jacqueline Sauvage va savoir, incessamment sous peu, si elle sort de prison
Devenue un symbole des femmes victimes de violences conjugales, Jacqueline Sauvage, 68 ans, condamnée à dix ans de réclusion pour le meurtre de son mari et partiellement graciée par François Hollande, saura ce jeudi 24 si elle obtient sa sortie de prison. Le 10 septembre 2012, Jacqueline Sauvage a tué son époux de 65 ans de trois coups de fusil dans le dos, à la Selle-sur-le-Bied (Loiret).
En première instance en octobre 2014, comme en appel en décembre 2015, Jacqueline Sauvage a été condamnée à dix ans de réclusion criminelle. A chaque fois, la cour d'assises, composée de magistrats professionnels et de jurés populaires, a écarté la préméditation de son geste. Ses trois filles avaient témoigné à charge contre leur père, expliquant avoir été violées et battues comme l'était leur mère.
Lors du second procès, devant les assises du Loir-et-Cher, l'avocat général a estimé que "la légitime défense n'est absolument pas soutenable". Les avocates de Mme Sauvage ont plaidé l'acquittement, appelant à "repousser les limites de la légitime défense appliquée aux situations de violences conjugales". De manifestations en pétitions, la condamnation de Jacqueline Sauvage a suscité une vague d'indignation.
Sollicité par ses filles et de nombreux élus et personnalités, Jacqueline Sauvage a obtenu le 31 janvier une grâce partielle du président de la République, notamment de la période de sûreté, lui permettant de présenter immédiatement une demande de libération conditionnelle. Mais le 12 août, le tribunal d'application des peines de Melun, en Seine-et-Marne, a refusé de la libérer, malgré la position du parquet, qui soutenait sa demande.
Le tribunal a notamment reproché à Mme Sauvage "de ne pas assez s'interroger sur son acte" et a estimé qu'elle ne pouvait "prétendre vivre à proximité des lieux des faits, dans un environnement qui, compte tenu des soutiens dont elle bénéficie et de la médiatisation des faits, risquerait de la maintenir dans une position victimaire". Ses avocates, Nathalie Tomasini et Janine Bonaggiunta, ont alors dénoncé un "véritable acharnement judiciaire" de la part de magistrats "qui probablement règlent leurs comptes car la grâce présidentielle a été extrêmement mal perçue par l'ensemble de la profession".
Après y avoir dans un premier temps renoncé, Jacqueline Sauvage a finalement décidé de contester devant la cour d'appel de Paris ce refus de lui accorder une libération conditionnelle. Lors d'une audience qui s'est tenue à huis clos le 27 octobre, l'avocat général ne s'est pas opposé à sa demande, selon une source judiciaire. Selon Mes Tomasini et Bonaggiunta, le magistrat a estimé que les critères étaient "réunis", "sous réserve de l'obtention de l'avis du procureur" du ressort du lieu d'hébergement qu'elle a "choisi" et sous réserve d'un contrôle de la faisabilité technique d'un placement sous bracelet électronique.
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.